Le secrétaire général du parti de la Justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a saisi l’occasion de l’approche de la fin du délai de six mois accordé à l’Instance chargée de la révision du Code de la famille pour réagir, en cherchant à semer la discorde au sein de la société autour du projet en question.
Pire encore, il a brandi la menace de la rue, en laissant entendre qu’il mobiliserait ses troupes pour exprimer son opposition aux réformes qui ne sont pas encore dévoilées par la commission compétente.
Pour faire passer ses messages, il s’est basé sur les mémorandums présentés à l’Instance chargée de la révision du Code de la famille par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), le parti du progrès et du socialisme (PPS) et l’Union socialiste des forces populaires (USFP).
Dans ce sillage, il a ouvertement accusé les propositions d’amendement du PPS, du CNDH et de l’USFP d’aller à l’encontre du référentiel islamique du Maroc et des attentes de la société marocaine, rapporte le quotidien Al Ahdath dans son édition du mardi 5 mars.
Dans une allocution prononcée dimanche devant les militants de son parti à Casablanca, «Benkirane a renoué avec ses anciennes techniques discursives, parlant au nom de l’ensemble du peuple comme si les Marocains, toutes sensibilités confondues, l’avaient mandaté dans ce sens», souligne le journal.
Après avoir pris la parole au nom du peuple, il a brandi la menace de la rue. «Les Marocains doivent bouger», a-t-il martelé: «Si cela est nécessaire, nous sommes prêts une nouvelle fois pour une marche millionnaire».
Le secrétaire général de la Lampe, qui refuse toujours la proposition d’interdiction du mariage des mineures, a également saisi l’occasion pour critiquer avec virulence son ancien allié, Mohamed Nabil Benabdellah, SG du PPS et son adversaire politique Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP, pour leur soutien et leur alignement sur les propositions d’amendements déposées par la présidente du CNDH, Amina Bouayache, qui a eu également droit à sa part de critiques.
Par cette sortie, fait remarquer le quotidien, «Benkirane cherche à parasiter le parcours serein, mûr et responsable de l’Instance chargée de la révision du Code de la famille pendant son travail des séances d’écoute et d’audition des différentes organisations et instances partisanes, syndicales, civiles et des institutions constitutionnelles».