Le secrétaire général du MP, Mohand Laenser, estime que la coalition qui va former le gouvernement en 2021 ne dépassera pas trois ou quatre partis au plus afin d’éviter l’inflation que connaît l’Exécutif actuel. Le patron des Harakis, qui intervenait au cours d’une rencontre organisée par la fondation Fkih Tetouani, mercredi dernier, a indiqué: «Un gouvernement composé de plus de quatre partis ne peut déboucher sur une coalition politique forte et efficace». Laenser a, par ailleurs, réfuté l’idée selon laquelle la demande de l’amendement de la constitution par son parti viserait à couper la route au PJD afin qu’il ne dirige pas, à nouveau, le gouvernement si jamais il arrivait en tête lors des prochaines élections.
Laenser qui a pris ses distances avec les deux congrès nationaux de la femme et de la jeunesse de son parti, s’est étonné que l’on puisse qualifier le MP de «pneu de secours» à chaque constitution de gouvernement. Bien au contraire, poursuit-il, le parti de l’épi met l’intérêt de la nation au-dessus de toutes considérations et joue des rôles importants dans les gouvernements précèdents et actuel. A preuve, précise-t-il, les ministres du MP ont hérité de portefeuilles difficiles que les partis arrivés en tête aux élections ont refusés tels que celui de l’Education nationale ou de la Culture et de la communication.
Le quotidien Assabah rapporte dans son édition du vendredi 5 juillet que Laenser a refusé que l’on désigne les secrétaires d’Etat du MP de fantômes: «Il n’existe pas de ministres et de secrétaires d’Etat fantômes dans le gouvernement». Mais il est vrai, avoue-t-il, que l’on ne leur a pas attribué toutes les prérogatives pour accomplir leurs missions comme il se doit. L’auditoire a longuement applaudi quand le secrétaire général du MP a loué les qualités de Mohamed Laaraj, le ministre de la Culture et de la communication, considéré par certains comme le plus productif des ministres harakis. Par contre le ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi, ne bénéficie pas de la même réputation car on lui attribue l’échec dans trois dossiers chauds au moins, notamment ceux des retraités et des étudiants en médecine.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia a traité le même sujet, dans son édition du vendredi 5 juillet, en se focalisant toutefois sur d’autres points évoqués par le secrétaire général du MP. Ce dernier ne comprend pas les contradictions dans les visions partisanes et politiques autour du progrès que connaît le Maroc dans plusieurs domaines notamment en infrastructures. Il a donné l’exemple de la réduction du taux de la pauvreté qui est passé de 15,7% en 2001 à 8% tout en citant les grands chantiers comme l’extension de Tanger Med, le train à grande vitesse (LGV) et l’augmentation du nombre des mosquées.
Mais il est vrai, dit-il, que «le volume des attentes sociales des citoyens et les revendications urgentes à travers des mouvements sociaux comme ceux du Rif et Jerrada éclipsent, malheureusement, l’importance du progrès réalisé par notre pays». Laenser ne nie pas toutefois qu’il existe de grandes disparités au niveau des revenus chez les fonctionnaires et le développement territorial entre les villes et les villages. Il reconnaît toutefois qu’il est difficile qu’un gouvernement composé par six partis puisse assurer une totale cohésion entre ses composantes. Laenser s’inquiète de l’émergence de courants populistes autour du Maroc en citant l’exemple de plusieurs pays européens. Du coup il met en garde contre la non résolution des problèmes et des attentes des citoyens sous peine de la montée du radicalisme et la multiplication des mouvements de protestation.