L’accident est survenu à l’intersection des boulevards Mohammed V et Mohamed Diouri à Kénitra, lorsque la femme du ministre Abdeslam Seddiki a reversé avec sa voiture un agent de la circulation, lui causant des blessures aux jambes. Selon des sources policières citées par Al Massae, dans son édition du 7 janvier, la femme du ministre de l’Emploi et des Affaires sociales a commis une infraction au code la route. «Lorsque l’agent de la circulation lui a demandé ses papiers pour établir un PV, elle a refusé de les présenter, arguant qu’elle était femme de ministre, avant de tenter de s’enfuir. C’est alors qu’elle l’a renversé», rapporte le quotidien arabophone dans son édition du mercredi 7 janvier.
De hauts responsables de la police se sont dépêchés sur le lieu de l’accident quand ils ont appris qu’il s’agissait de la femme d’un ministre. Le policier blessé a été transporté dans une ambulance à l’hôpital pour recevoir des soins. «En dépit de la dangerosité de l’acte commis par la conductrice, celle-ci criait devant les responsables de la police, menaçant l’agent de la circulation des pires sanctions puisqu’il avait osé lui demander ses papiers», selon Al Massae.
Et le quotidien de rapporter l’indignation des citoyens qui se sont rassemblés sur le lieu de l’accident. Surtout après les menaces de la femme du ministre à l’encontre d’un commandant de la police : «Mon mari a la carte blanche pour l’exiler de la ville». Une demi-heure après ce charivari, le wali de la préfecture de police de Kénitra est arrivé sur les lieux en compagnie du chef du premier arrondissement. Après qu’un PV ait été établi, le wali a demandé à la femme du ministre de le rejoindre à la préfecture de police. Le ministre Seddiki est arrivé à bord de sa voiture de fonction, et au bout d’un moment, sa femme est sortie «la tête haute».
Selon Al Massae, citant des sources au sein de la préfecture de police, des pressions seraient exercées sur l’agent de la circulation renversé par la femme du ministre pour abandonner toute poursuite. «Un commandant de la police a même déchiré le PV devant le ministre», souligne le journal. Tout est bien qui finit bien ? En tout cas oui, pour ceux qui ont le bras long.