La liberté d’expression et d’opinion ne serait qu’un vain vocabulaire au sein du parti de la Justice et du développement (PJD) et de son bras idéologique et théologique, le Mouvement Unicité et Réforme, (MUR). C’est du moins ce que laissent entendre les faits extrêmement graves que vient de révéler l’ancienne militante du parti de la Lampe, Yousra Mimouni. Harcelée depuis qu’elle a quitté les rangs du PJD, elle dévoile aujourd'hui au grand public qu’elle a reçu des menaces de mort. Les accusés ne sont autres que des leaders du PJD et du MUR, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 18 février.
L’affaire est extrêmement grave, surtout que ces menaces de mort n’ont été proférées par les accusés que lorsque l’ancienne militante a exprimé ses opinions et formulé le souhait de rendre visite à l’Etat d’Israël. Ce qui a poussé l’ancienne militante à déposer deux plaintes auprès du parquet compétent, à Rabat, en vue d’ouvrir une enquête à propos de ces menaces.
Dans une déclaration au quotidien, elle affirme être menacée de mort et harcelée en ligne par les brigades électroniques du parti. Ces menaces, a-t-elle expliqué dans sa plainte, «touchent à ma vie personnelle, professionnelle et politique, depuis que j’ai décidé de quitter le parti de la Justice et du Développement et de soutenir la décision royale de reprendre les relations avec Israël». Et de souligner qu’elle s’est adressée au parquet général afin d’ouvrir une enquête et identifier la personne qui pilote ces attaques contre elle. De même, a-t-elle ajouté, une autre plainte a été déposée contre quatre membres du PJD, dont un leader du MUR. «Ces responsables mènent des campagnes de dénigrement contre moi, proférant des allégations mensongères touchant à ma réputation personnelle et professionnelle», a-t-elle précisé.
Dans sa plainte, Yousra Mimouni rapporte, entre autres, qu'un leader du MUR aurait publié sa photo sur les réseaux sociaux en avançant, dans un tweet, qu’il s’agissait d’une rencontre intime avec le réalisateur Kamal Hachkar, afin de nuire à sa réputation. Un autre membre du parti a écrit qu’elle était en relation avec un leader du PJD, alors qu’un autre mène une campagne de diffamation contre elle depuis plus d’un mois. Et, pour boucler la boucle, un autre membre du parti l’a clairement menacée de mort.
Ciblée, harcelée de toutes parts et même menacée de mort, l’ancienne militante s’est adressée à la justice afin d’ouvrir une enquête judiciaire et tirer l’affaire au clair. Dans sa lettre de démission adressée au coordinateur provincial de la Chabiba et au secrétariat local du PJD à Tanger, rappelle le quotidien, l’ancienne militante Yousra Mimouni avait révélé que «les institutions de la formation politique du parti n'acceptaient pas la critique et que le projet de clarté et de transparence était noyé dans le flou et l'ambiguïté».
