La veuve de Hocine Aït Ahmed, qui a accompagné son défunt époux jusqu’à sa dernière demeure, hier vendredi 1er janvier, d'Aïn El Hammam près de Tizi Ouzou, a refusé jusqu’à la voiture que le président algérien a mise à sa disposition dès son arrivée en Algérie, en provenance de Suisse. Elle n’a pas daigné salué, encore moins serré la main aux officiels algériens, avec à leur tête le premier ministre Abdelmalek Sellal, venus nombreux rendre un dernier hommage à feu «Da l’Hou» comme les Algériens aimaient à appeler le grand leader socialiste.
A cela, il y a bien des raisons, dont une jusque-là inédite dévoilée par le chercheur algérien Jamel Kada, fils d’un moujahid nommé Ahmed Kada. «Celui qui avait destitué Ahmed Ben Bella en 1965 a tenté d’assassiner les proches du chef historique du Front des forces socialistes (FFS), arrêté et emprisonné en 1964 suite à l’insurrection qu’il avait déclenchée en Kabylie», a révélé le chercheur, cité par le site d’information en continu «Algérie Focus».
Le chercheur affirme avoir relevé cette révélation à la bouche d’un certain Ammi Abdeslam Ben Fila, celui-là même qui aurait été «instruit» par l’ancien président Houari Boumediene pour accomplir, à son insu, cette mission assassine. En fait, ce dernier n’avait pas idée du contenu du camion «blindé et scellé» qu’il était chargé de conduire de Blida jusqu’à la frontière ouest de l’Algérie avec le Maroc.
«Ce n’est qu’en observant une pause en cours de chemin qu’il s’était rendu compte qu’il y avait des personnes à l’intérieur. Il avait forcé la serrure pour ouvrir la porte. C’est à ce moment-là qu’Ami Abdeslam Ben Fila avait constaté qu’il s’agissait de personnes encore en vie. Et ce sont ces détenus qui lui avaient affirmé qu’ils étaient des proches d’Aït Ahmed. Les membres de la famille du chef du FFS n’avaient pas mangé ni bu depuis 48 heures. Il y avait même un vieillard âgé de 75 ans», rapporte le chercheur Jamel Kada.
«Emu par leur sort, Ami Abdeslam Ben Fila s’était déplacé dans un verger pour leur apporter de quoi manger et boire. Des odeurs nauséabondes se dégageaient du camion. Les proches d’Aït Ahmed étaient forcés d’aménager un coin du camion pour le transformer en toilettes. L’ancien Moudjahid avait conclu ainsi que Houari Boumédiène par cet acte, aurait pu «assassiner» ces concitoyens. Révolté, ce «chauffeur» a décidé de démissionner dès son retour à son commandement prétextant des soucis de santé», relate encore le chercheur.