Jamais depuis le lancement de l’opération «Lion africain» les manœuvres militaires maroco-américaines n’auront pris une telle ampleur comme en 2015. «Les plus grandes manœuvres militaires jamais organisées au Maroc, voire en Afrique», avait annoncé le Pentagone au début de septembre 2014. Pas moins de 15 pays alliés, d’Europe et d’Afrique, participeront, à titre d’observateurs, à ces manœuvres d’envergure, dont l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Tunisie, la Mauritanie et le Sénégal.
Selon un communiqué de l'Africom, la première étape de ces manœuvres sera consacrée au «renforcement des capacités d’apprentissage des techniques militaires». Cette première étape se déroulera sur une durée d’une semaine. Par la suite, il sera procédé au lancement de la 7ème édition de l'«African Lion» qui sera consacrée, cette année, à la gestion de crises militaires et humanitaires. Pour cet exercice, plusieurs volets ont été retenus : le renforcement des capacités de renseignement des armées alliées, des opérations de maintien de la paix, l’appui humanitaire aux civils, avec une mise à l’épreuve des capacités d’interventions conjointes dans différents pays en butte à des affrontements armés.
Pour cette édition 2015, l’armée US n’a pas lésiné sur les moyens pour donner à l’événement sa véritable dimension. Le Pentagone avait incorporé, via l’agence US Federal Business Enterprise, un nombre important d’interprètes maîtrisant, entre autres langues, l’anglais, le français, l’arabe et l’amazigh, au profit du haut commandement US, basé à Vicensa, au nord de l’Italie, chargé de fournir l’appui aux Marines lors de leurs missions expéditionnaires.
Ces manœuvres interviennent alors que les régions nord-africaine et sahélo-saharienne sont confrontées aux pires dangers de leur histoire, incarnés notamment par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le présumé «Etat islamique» et son pendant algérien «Jund Al Khilafa », sans oublier la flambée terroriste que connaît la Libye.