Dans la lettre qu’il a adressée à Benyamin Netanyahu, le roi Mohammed VI a qualifié la reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara «d’importante, juste et clairvoyante» en lui exprimant ses vifs remerciements et son appréciation.
La lettre royale comporte, en outre, de nombreux signes et d’indications concernant les relations maroco-israéliennes et la politique extérieure du Maroc. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 21 juillet, qu’à la lecture de la lettre royale, on retient huit observations. La première concerne la distribution des rôles entre le communiqué du palais royal et la lettre du souverain. Le communiqué du palais royal s’est contenté d’informer, tandis que la lettre royale personnelle a assumé le rôle du commentaire, de l’évaluation et de l’encadrement.
La deuxième soulève le rapprochement dans les expressions utilisées par le roi sur la reconnaissance de la marocanité du Sahara aussi bien par les États Unis que par Israël. Dans les deux cas, le souverain s’est adressé en son nom personnel au président Donald Trump et à Benyamin Netanyahu en employant les termes de «gratitude et vifs remerciements».
La troisième a trait à l’affaire du Sahara marocain qui est considérée comme la cause d’un peuple et non pas d’un État. C’est la raison pour laquelle le souverain a souligné que cette décision «a été hautement saluée par le peuple marocain et ses forces vives». La quatrième se penche sur le renforcement des liens entre les deux pays. La reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara est une décision d’Etat qui transcende les tribulations des gouvernements israéliens, tout comme le renforcement des liens maroco-israéliens demeure un engagement royal constant qui prime sur toutes les variations politiques marocaines. La cinquième atteste que les relations maroco-israéliennes ont connu un développement sans précèdent. Car ce qui a été réalisé en 30 mois après la reprise des relation en 2020 dépasse ce qui a été accompli durant la période de la «normalisation» entre 1994 et 2000.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que la sixième observation concerne l’invitation de Netanyahu à visiter le Maroc. Il faut toutefois préciser que la lettre royale n’évoque pas l’élévation du statut des bureaux de liaison à Rabat et Tel Aviv en ambassades. Peut-être que cette question sera discutée lors de la visite de Netanyahu à Rabat.
La septième observation rappelle que la cause palestinienne est une priorité pour le Maroc. Autant dire que ce n’est pas seulement la reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara qui justifie l’invitation de Netanyahu à visiter le Maroc.
Mais cette visite est aussi tributaire de l’accord tripartite maroco-israélo-américain qui stipule que la reprise des relations entre les deux pays doit être suivie par un progrès dans le processus de paix israélo-palestinien. La huitième observation complète la précédente car pour que les liens entre les deux pays soient pérennes, l’État d’Israël doit s’engager à résoudre le conflit israélo-palestinien. C’est une question qui figure dans l’agenda de la visite de Netanyahu au Maroc.