Plus de 10 mois que cette situation perdure. Depuis février 2014, les relations entre le Maroc et la France se sont brusquement refroidies. Dans son édition du vendredi 9 janvier, Libération nous plonge dans le monde de la diplomatie franco-marocaine. Libération s’intéresse à un article publié sur le site du Figaro. Dans celui-ci, un haut fonctionnaire français indique que la rupture entre les deux pays a eu des effets négatifs notamment dans le domaine de la justice (non-exécution des commissions rogatoires internationales par exemple), ou encore dans le domaine du renseignement, notamment en provenance de la Mauritanie, où sont positionnés nombre de groupuscules terroristes. Sous couvert de l’anonymat, le haut fonctionnaire rappelle l’intérêt de la coopération avec le Maroc à l’heure où environ «1500 Marocains et 1200 Français» participent aux combats en Syrie.
L’ambassade de France au ralentiDepuis pratiquement un an, l’ambassade de France à Rabat tourne au ralenti et «le magistrat de liaison a même été rappelé par Paris jusqu’à nouvel ordre» rappelle la source. Cette situation est préoccupante pour la France, qui depuis 20 ans coopère étroitement avec le royaume, et plus encore depuis l’attentat perpétré le 28 avril 2011 au café Argana à Marrakech. Mais pour Abdelfattah El Belamachi, président du Centre marocain de la diplomatie parallèle et du dialogue des civilisations (CMDPDC), interrogé par Libération, «on ne peut pas parler de crise diplomatique… en l’absence de position officielle claires». Pour El Belmachi, «tant que les relations économiques, la question de l’immigration et des MRE et la coopération sécuritaire existent, le Maroc et l’Hexagone seront en bons termes». C’est également ce que pense Khalid Cherkaoui, président du Centre de Rabat pour les études politiques et stratégiques (CREPS). Selon lui, «la France ne peut pas se passer de ses relations avec le royaume, qu’elle considère comme sa porte d’entrée sur l’Afrique. L’acte terroriste qu’à subi le journal Charlie Hebdo eu cœur de Paris va t-il relancer les liens historiques entre les deux pays? Rien n’est moins sûr. En tout cas certains politiques, à l’image de Charles Pasqua, regrettent cette situation.