Maroc-France: Rabat hausse le ton

Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication.

Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication. . Brahim Taougar le360

Le gouvernement déplore les mots blessants et les expressions humiliantes attribués à l'ambassadeur de France à Washington à propos du Maroc.

Le 23/02/2014 à 22h30

Les propos prêtés à l'ambassadeur de France aux Etats-Unis à propos du Maroc suscitent des remous. En dépit du démenti du Quai d'Orsay, le gouvernement marocain a qualifié, dimanche, "d'humiliants" ces propos attribués par un acteur espagnol connu pour son adversité pour le Maroc au diplomate français. L'Exécutif marocain trouve incompréhensif le silence observé par l'ambassadeur français sur cette affaire. Dans un communiqué publié, dimanche soir, le gouvernement a déploré les mots blessants et les expressions humiliantes attribués à l'ambassadeur de France à Washington, qui a qualifié le Maroc d'une "maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux mais qu'on doit défendre", indique un communiqué du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.

"Ces propos insultants, rappelle la même source, "ont été évoqués par un acteur espagnol, notoirement connu pour son hostilité viscérale à l'intégrité territoriale du royaume, lors de déclarations dans des médias français, dans le cadre d'une campagne calomnieuse orchestrée contre la cause sacrée de tous les Marocains". Ces propos, précise le ministre, sont d'autant plus "scandaleux et inadmissibles que le gouvernement du Maroc ne cesse d'œuvrer pour le renforcement des relations bilatérales, sur la base de l'amitié sincère, du respect réciproque et du partenariat mutuellement bénéfique".

Le gouvernement marocain, poursuit la même source, "demeure persuadé que la France saura réparer le mal qui a été causé par ces propos, qui ont blessé l'ensemble des marocains et marocaines". "La France saura trouver la manière la plus adéquate, au-delà du simple démenti du porte-parole du ministère des Affaires étrangères français sans réaction du diplomate concerné, pour lever le tort subi par ces propos, et ce qu'ils lui aient été fallacieusement attribués ou effectivement prononcés", a conclu la même source. Cette affaire s'ajoute à l'incident diplomatique grave provoqué, jeudi, par le parquet de Paris quant sept policiers ont présenté à la résidence parisienne de l'ambassadeur du Maroc une notification pour auditionner le chef de la DGST marocaine sur deux supposés cas de torture. Cet incident a provoqué un tollé au Maroc. L'acte a été jugé provocateur par la diplomatie marocaine.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 23/02/2014 à 22h30