Dans ses déclarations, aussi bien durant la campagne électorale que suite à son élection comme nouveau président algérien, Abdelmajid Tebboune a fait montre de positions pour le moins inamicales à l’égard du voisin de l’Ouest.
Dans un dossier consacré aux relations maroco-algériennes, le quotidien Assabah de ce lundi 23 décembre estime que les déclarations du nouveau président algérien sur le dossier de l’ouverture des frontières entre les deux pays frisent l’extrémisme. Car exiger du Maroc de présenter des excuses publiques à l’Algérie, comme condition d’ouverture de ses frontières, fermées depuis 1994 suite à l’acte terroriste d’Asni à Marrakech, est un acte humiliant pour l’Algérie elle-même et un exercice auquel le Maroc ne se pliera jamais.
D'ailleurs, Assabah revient sur une lettre ouverte de Hassan Aourid, écrivain et ancien porte-parole du cabinet royal, au nouveau président algérien, lettre dans laquelle il lui demande de ne pas remuer le couteau dans la plaie des relations maroco-algériennes. En effet, plutôt que de demander des excuses au Maroc, l’Algérie ferait mieux d'avoir honte de son crime de 1975, et du renvoi de 40.000 Marocains en plein jour de l’Aïd El Adha.
Mais, vu la proximité de Tebboune avec les généraux algériens, ou ce qu'il en reste, proximité qui lui a garanti son élection dès le premier tour, tous ses gestes et paroles sont des manigances de ces derniers, surtout de ce noyau de l’armée qui entretient et manipule les dirigeants du Polisario. Celui-ci pourrait, ajoute Assabah, s’adonner à de nouveaux actes de provocations à l’égard du Maroc, à l’issue du congrès qu’il vient d’organiser en pleine zone tampon.
D’ailleurs, Abdelmajid Tebboune, en plus de refuser la main tendue du Maroc, a clairement porté atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume en s’opposant à l’ouverture du consulat des Comores dans la capitale des provinces du sud du Royaume, Laâyoune. Pourtant, Alger a toujours tenté de montrer qu’elle n’était pas partie prenante dans le conflit du Sahara, alors qu’elle en est le principal instigateur.
Ainsi, selon Béchir Dkhil, ancien dirigeant du Polisario, interviewé par Assabah, il ne faut s’attendre à aucun changement dans les relations maroco-algériennes, tant qu’un dialogue direct n’a pas été initié entre les deux pays. Or, Tebboune, qu’il qualifie de marionnette des militaires algériens, n’est pas l’homme de la situation.