Maroc-Algérie : Faut-il oublier la normalisation ?

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Pour l'Institut Amadeus, l’application immédiate de l'autonomie régionale et la consolidation de la démocratie sont les principaux atouts du Maroc pour renforcer son poids face à l’Algérie.

Le 10/07/2013 à 21h08, mis à jour le 11/07/2013 à 10h36

Pour renforcer son poids face à son voisin algérien, le Maroc doit appliquer rapidement sur le terrain "l’autonomie régionale" dans ses provinces sahariennes et "consolider la démocratie", a déclaré le président de l’Institut Amadeus, Brahim Fassi Firhi lors d’un débat organisé mercredi à Rabat sous le thème "Maroc-Algérie : la conditionnalité algérienne est-elle un frein à la normalisation". "L’histoire dira alors que le choix du Maroc est juste", a assuré Brahim Fassi Fihri.

"Le troisième point important concerne le développement économique. Nous devons être forts économiquement", a-t-il estimé lors de cette rencontre de réflexion à laquelle ont participé notamment des chercheurs universitaires, des représentants de médias et de centres d’études. Ce débat a été conclu notamment par l’idée, qu’en posant au Maroc trois conditions pour normaliser ses relations bilatérales, "l’Algérie a signifié clairement qu’elle n’a ni la volonté ni l’intérêt de construire le Maghreb".

Il n'y a pas de problème de succession en Algérie

L’autre idée principale qui a retenu l’attention unanime, c’est que l’Algérie reconnaît pour la première fois d’une manière publique et officielle qu’elle est "partie prenante dans le conflit du sahara". "Il n’ y a pas de problème de succession en Algérie. Le choix est déjà fait par les militaires. Et ce choix prend en compte le Maroc", a estimé pour sa part Mohamed Benhamou, directeur du Centre de recherche stratégique. "Les trois axes de la stratégie algérienne sont le pétrole, la France et le Maroc", a-t-il estimé.

Pour le professeur Jawad Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales, l’Algérie "et ses militaires n’ont pas voulu oublier la guerre dite des sables de 1967. Ils se vengent à travers leur prise de position à l’encontre de l’intégrité territoriale". Le débat a été presque unanime en estimant que Hamid Chabat, secrétaire général de l’Istiqlal, a été juste dans sa dernière sortie en rappelant la revendication de son parti selon laquelle l’Algérie doit impérativement rétrocéder le Sahara oriental dont la ville de Tindouf qui abrite le polisario au Maroc. Le Parlement marocain n’a à aucun moment ratifié la délimitation des frontières entre les deux pays. "Soit il faut attendre une nouvelle élite algérienne (pour que les choses s’améliorent vis-à-vis du Maroc), soit que la rue pourrait amener un changement", selon les participants à ce débat.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 10/07/2013 à 21h08, mis à jour le 11/07/2013 à 10h36