Majorité: le torchon brule entre le RNI et le PJD

Aziz Akhannouch et Saad-Eddine El Othmani.

Aziz Akhannouch et Saad-Eddine El Othmani. . DR

Revue de presseKiosque360. Le RNI n’a pas apprécié le comportement des conseillers du PJD lors du vote du PLF 2020 à la deuxième Chambre. Il le lui fait savoir de la manière la plus ferme, appelant par la même occasion le chef du gouvernement à réunir, sans plus tarder, l’instance de la majorité.

Le 06/12/2019 à 22h32

Nouveau tiraillement au sein du gouvernement et de sa majorité. Le comportement du PJD lors du vote du PLF 2020, en s’abstenant de voter l’article 9 qui a fait pourtant l’objet d’une entente entre tous les partis à la première Chambre, a fait sortir le RNI de ses gongs et exacerbé les tensions au sein de la majorité. Ce qui fait dire au quotidien Assabah que «l’article 9 a fait éclater la majorité», en commentant ce nouvel accrochage entre ses deux pôles dans son édition du week-end des 7 et 8 décembre. Aucun gouvernement n’a jamais connu une fissure aussi importante que celle de l’actuel et de son précédent. Le gouvernement se comporte, en effet, comme s’il était composé de plusieurs gouvernements, chacun agissant seul dans son coin, ajoute le quotidien.

Dans les faits, le RNI s'est dit, à travers son groupe parlementaire à la deuxième Chambre, navré face à la situation aberrante qu’à connue la Chambre. D’après le chef du groupe parlementaire, Mohamed Bakkouri, cité par le quotidien, « ertaines composantes politiques ont exprimé une tendance individualiste, tentant de faire évacuer leurs problèmes internes aux dépens de la majorité au moment du débat et du vote du projet de Loi de finance en séance plénière à la Chambre». C’est un comportent que le RNI «rejette et condamne», affirme son chef de groupe parlementaire. 

Le RNI a ainsi qualifié le comportement du PJD «d’opportunisme politique» et de «traitement à géométrie variable selon les cas, fuyant la responsabilité commune», rapporte de son côté le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia dans son édition du week-end. Le RNI, ajoute le quotidien, rejette cette «logique du caméléon» dans la gestion des affaires publiques, appelant le chef du gouvernement à «clarifier ce qui se passe au sein de la majorité». 

De même, souligne le quotidien, conformément à ses positions claires et transparentes qu’il n'a eu de cesse d'exprimer, le groupe parlementaire du RNI invite, dans le respect, le chef du gouvernement à tirer au clair ce qui se passe au sein de la majorité. L’action gouvernementale, insiste-t-il, ne peut pas être menée par «deux têtes». Il a, en outre, appelé à une réunion d'urgence du conseil de la présidence de la majorité dans les plus brefs délais pour mettre les points sur les «I».

Par ailleurs, le président du groupe parlementaire du RNI s’est dit étonné que la composante essentielle de la majorité au sein de la même chambre s'abstienne de voter certaines dispositions du projet de Loi de finances (PLF-2020), tel qu’approuvé par la Chambre des représentants. Ce qui est aberrant, c’est que le PJD n’a pas présenté d’amendement à cet article au même titre que les autres composantes de la coalition gouvernementale et s’est, ensuite, abstenu de le voter, écrit pour sa part le quotidien Al Akhbar également dans son édition du week-end.

Le groupe du RNI, ajoute Al Akhbar, estime que cette abstention s'inscrit en porte-à-faux des règles régissant la majorité gouvernementale et des accords convenus, exprimant son «étonnement vis-à-vis de ce comportement piétinant les pactes de la majorité gouvernementale ainsi que sa charte».

Pour le RNI, conclut, de son côté, Al Ahdath Al Maghrebia, cette abstention nuit au travail de la majorité parlementaire et à la responsabilité politique de l'ensemble de ses composantes. Ce qui accentue encore plus le flou et l’ambiguïté de la scène politique. Le travail de la majorité doit être, au contraire, fondé sur la clarté, et le fait d'en faire partie exige de s'identifier avec ses décisions dans le cadre d'une concordance complète et du dialogue sous la supervision du chef du gouvernement.

Par Amyne Asmlal
Le 06/12/2019 à 22h32