Le bras de fer opposant Asmaa Rhlalou, maire de la capitale, à la majorité des membres du conseil de la ville, en raison de sa gestion contestée des affaires de la ville, connaît de nouveaux rebondissements. En effet, le wali de la région de Rabat-Salé-Kénitra, Mohamed Yacoubi, a demandé des explications à la maire de la ville, Asmaa Rhlalou, au sujet de l’octroi de la somme de dix millions de dirhams du budget communal au profit du Fonds spécial pour la gestion des effets du séisme d’Al Haouz.
La maire de la ville avait pris cette décision sans consulter le bureau de la commune et sans obtenir l’aval du conseil, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 24 et 25 février.
Par cette décision unilatérale, «la présidente de la commune urbaine de Rabat a violé les dispositions de la loi organique 113-14 relatives aux communes», précisent les sources du quotidien. C’est d’ailleurs ce qu’a soulevé Farouk Mehdaoui, de la Fédération de la gauche démocratique, qui a «appelé à l’application de l’article 64 de la loi organique régissant les communes».
Cet article dispose que «si le président du conseil commet des actes contraires aux lois et règlements en vigueur, le gouverneur de la préfecture ou de la province ou son intérimaire lui adresse un écrit pour fournir des explications écrites sur les actes qui lui sont reprochés dans un délai de 10 jours maximum à compter de la date de réception». Le même article précise que «le gouverneur ou son intérimaire peut saisir le tribunal administratif». Autant dire que la maire de Rabat risque la révocation selon les lois en vigueur.
Par ailleurs, poursuit le quotidien, «Abdelilah El Bouzidi, président du conseil de l’arrondissement Agdal-Hay Riad, a été évacué dans une clinique privée de la capitale pour subir une opération chirurgicale du cœur, à la suite de violences qu’il a subies alors qu’il déposait une demande de tenue d’une session extraordinaire du conseil de la ville de Rabat, en compagnie d’autres membres».
Dans ce même cadre, les sources d’Al Akhbar font savoir que «le bâtonnier du barreau des avocats de Rabat a déposé une plainte auprès du parquet général compétent au sujet des violences dont a été victime Abdelilah El Bouzidi, également avocat inscrit au même barreau». La plainte, indique Al Akhbar, accuse un membre du conseil, le chauffeur personnel de la maire et deux autres personnes.