Intervenant dans le cadre de cette rencontre, organisée par la Fondation de la culture arabe (FUNCA) en collaboration avec le Club international de la presse, le directeur du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak El Khayam a mis en exergue la stratégie globale et multidimensionnelle adoptée par le Royaume en matière de lutte conte le terrorisme qui est axée à la fois sur les aspects sécuritaire, religieux et de lutte contre la pauvreté et la précarité.
L’approche "proactive et anticipative" développée par le Maroc a donné ses fruits, a-t-il affirmé, rappelant l'adoption par le Royaume de textes de loi qui aident à combattre ce fléau de manière efficace.
"La vigilance des services de sécurité marocains a certes permis de déjouer plusieurs actes malveillants, mais le risque zéro n’existe pas", a fait observer M. El Khayam, soulignant que la menace terroriste persiste toujours et que le danger émanant de la zone syro-irakienne se recoupe avec la réceptivité des extrémistes locaux au discours insidieux de Daesh, comme en témoigne le démantèlement des cellules terroristes acquises à cette entité terroriste ayant atteint le nombre de 35.
Chiffres l’appui, M. El Khayam a indiqué que l’approche sécuritaire globale et intégrée basée sur l’anticipation, adoptée par le Royaume, a permis "la neutralisation depuis 2002 de 155 cellules terroristes dont une cinquantaine liées aux différents foyers de tension, notamment la zone afghano-pakistanaise , la zone syro-irakienne et le Sahel".
"Cette action d’anticipation s’est soldée aussi par l’arrestation de près de 2.885 personnes, dont 275 récidivistes et par la mise en échec de plus de 324 projets terroristes malveillants", a-t-il poursuivi.
Il a fait savoir en outre que la réceptivité au discours de Daech a réussi à créer un environnement favorisant l’émergence "d’acteurs terroristes en veilleuse", comme en attestent les démantèlements successifs de structures terroristes ayant permis la saisie de lots d’armes importants et dévoilé des desseins macabres que projetaient ces structures.
M. El Kahyam a relevé que "le suivi de la situation dans la zone syro-irakienne a permis de recenser plus de 1.579 combattants marocains", dont 758 se sont enrôlés au sein de "l’Etat islamique", 100 ont rallié" harakat cham al islam" et 52 "jabhat annosra".
Il a souligné que le Maroc se trouve confronté aussi aux défis sécuritaires engendrés par l’étendue des connexions entre le "polisario" et les structures terroristes dans la région du Sahel, sachant que "plus d’une centaine de séparatistes évoluent dans les rangs d’"Aqmi" et consorts".
"Les camps de Tindouf constituent une source d’inquiétude dans la région du Sahel et au niveau du pourtour méditerranéen, dans la mesure ou ils servent de repli par excellence aux opérationnels d’Aqmi, ce qui interpelle l’intervention de la communauté internationale pour parer à tout risque de voir ces camps s’ériger en fief de jihadistes", a-t-il dit à ce sujet.
Par ailleurs, le responsable marocain a souligné l’importance de telles rencontres réunissant des experts internationaux du phénomène du terrorisme qui prend des dimensions "alarmantes et qui représente une menace qui plane sur tout le monde", appelant à une coopération renforcée et une coordination des actions entre les pays pour faire face à cette menace et combattre les origines de la radicalisation.
M. El Khayam s'est félicité à cette occasion de l’excellent niveau de coopération en matière sécuritaire entre le Maroc et l'Espagne, plaidant pour une implication de l’ensemble des acteurs concernés, aussi bien les services de sécurité et les citoyens que la société civile et les médias.
Le forum hispano-marocain sur la sécurité et la lutte antiterroriste a été marqué par la participation d’une pléiade de responsables sécuritaires, d’universitaires, de chercheurs et d’experts marocains et espagnols.