Le Département d’État américain (DOS) a rendu public, le 27 février, son rapport annuel pour 2021 qui donne une idée globale sur le terrorisme dans le monde et revient sur la contribution de chaque pays dans la lutte antiterroriste ou les dangers que représente la menace extrémiste.
Le rôle du Maroc et sa contribution dans cette lutte ont été mis en avant dans ce rapport de plusieurs centaines de pages.
Le département d’Antony Blinken souligne que le Royaume a continué, en 2021, sa lutte sans merci contre le terrorisme. Ce qui lui a permis de n’enregistrer aucun incident durant toute cette année grâce à la vigilance de ses services de sécurité et à son approche proactive.
Le rapport, qui rappelle que les États-Unis et le Maroc ont «une longue histoire de coopération solide en matière de lutte contre le terrorisme», souligne que le gouvernement marocain a poursuivi en 2021 sa stratégie globale dans ce domaine, qui comprend des mesures de sécurité vigilantes, une coopération régionale et internationale, et des politiques de lutte contre la radicalisation.
«Le pays a continué de faire face à des menaces sporadiques de la part de petites cellules terroristes indépendantes, dont la majorité se disaient inspirées ou affiliées à l’Etat islamique», souligne le rapport américain qui rappelle que le Maroc est membre du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, qu’il co-préside aux côtés du Canada, ainsi que du groupe de travail contre l’extrémisme violent de la coalition mondiale pour vaincre Daech, et co-préside le groupe de réflexion sur l’Afrique au sein de cette même coalition.
Une législation à la page
Sur le volet de la législation, le document souligne que le Royaume enquête, poursuit et condamne les accusés en vertu de la législation sur la lutte anti-terroriste promulguée en 2003 et amendée en 2015, et qui est conforme à la résolution 2178 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
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«En 2021, les services de sécurité marocains (…) ont arrêté au moins 55 personnes lors de 11 opérations de lutte contre le terrorisme, démantelant efficacement des cellules aux premiers stades de la planification d’attaques contre une série de cibles, notamment des bâtiments publics, les services de sécurité et des personnalités éminentes», rappelle le Département d’État américain.
«Le nombre d’arrestations en 2021 était inférieur au nombre d’arrestations effectuées dans les années précédant la pandémie du Covid-19», lit-on dans ce rapport.
Le document souligne que le Maroc a bénéficié dans ce sens de la collecte de renseignements, du travail de la police et de la collaboration avec des partenaires internationaux pour mener des opérations de lutte contre le terrorisme, avec le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ, relevant de la DGST) qui reste le principal organisme habilité à engager des poursuites antiterroristes.
Une vigilance sans failles
La vigilance des services de sécurité marocains a pu éviter une série de projets d’attentats en 2021 et dont le rapport donne quelques exemples.
«Les forces de l’ordre marocaines ont participé à un large éventail de programmes parrainés par les États-Unis pour améliorer les capacités techniques et d’enquête du pays, notamment les enquêtes financières, l’analyse du renseignement et la cybersécurité», atteste le rapport.
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Pour les Américains, «la sécurité des frontières est restée une priorité absolue pour les autorités marocaines», et d’ajouter que «les autorités aéroportuaires marocaines disposent d’excellentes capacités de détection des documents frauduleux».
«En outre, la police, les douaniers et la Gendarmerie royale ont mis en place des points de contrôle mobiles et fixes le long des routes dans les zones frontalières et aux entrées des principales villes (…) en plus des unités de la marine et des garde-côtes marocains qui ont surveillé et patrouillé les vastes eaux côtières du Maroc, y compris le détroit de Gibraltar, pour lutter contre les trafiquants», fait remarquer le rapport.
Le rapport américain a aussi salué les efforts du Maroc dans la lutte contre le financement du terrorisme, rappelant que le Maroc est membre du Groupe d’action financière sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (GAFIMOAN) et que l’Autorité nationale du renseignement financier est membre du Groupe Egmont.
«En 2021, le Maroc a promulgué une législation anti-blanchiment plus stricte, conformément aux normes du Groupe d’action financière (GAFI), en réponse à un rapport d’évaluation mutuelle du GAFIMOAN de 2019 qui a placé le Maroc sur un statut de surveillance accrue pour le blanchiment d’argent», indique le rapport.
Une lutte contre la radicalisation qui donne ses fruits
Pour la lutte contre l’extrémisme violent et l’idéologie extrémiste, le rapport affirme que le Maroc «dispose d’une stratégie dans ce domaine qui donne la priorité au développement économique et humain en plus de la lutte contre la radicalisation menant à la violence».
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Le document souligne quelques initiatives du Maroc comme le programme d’études aux dizaines de milliers d’imams, ajoutant que le centre de formation des imams du Maroc à Rabat forme également des imams en provenance essentiellement d’Afrique de l’Ouest.
«La Rabita Mohammadia des oulémas lutte contre la radicalisation en produisant des recherches universitaires, en révisant les programmes d’enseignement et en menant des activités de sensibilisation des jeunes sur des sujets religieux et sociaux», poursuit la même source.
«Le Département d’État a soutenu les efforts de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) pour moderniser la gestion pénitentiaire, développer des outils de classement des détenus, maîtriser les troubles, modifier le comportement des détenus et construire des établissements plus sécurisés», indique le rapport qui salue la mise en place du programme Moussalaha.
«La DGAPR, en coopération avec d’autres ministères, a organisé plusieurs formations sur son programme de déradicalisation, Moussalaha (Réconciliation), tant pour les femmes que pour les hommes», rappelle le rapport qui revient sur le rôle du Maroc dans la coopération internationale et régionale en matière de lutte contre le terrorisme.
Le Département d’État qualifie le Maroc d’«allié majeur non membre de l’OTAN», rappelant que le Royaume a accueilli en 2021 les manœuvres de l’African Lion, «l’exercice militaire le plus important et le plus complexe de l’AFRICOM (Commandement américain pour l’Afrique), qui comprend une formation spécialisée pour les unités liées à la lutte contre le terrorisme».