Un budget de 10 milliards de dirhams sera consacré à la mise en place progressive, entre 2016 et 2021, de la régionalisation avancée avait annoncé Charki Draiss, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur devant la Commission de l’Intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et la politique de la ville à la Chambre des représentants, mercredi 18 mars. Mais au delà des chiffres, c’est le projet de loi lui-même qui pose problème, selon Libération dans son édition du 20 mars, ainsi que l’ensemble de la presse francophone et arabophone. Tous en chœur, les partis de l'opposition -USFP en tête- manifestent leur mécontentement par rapport à cette future loi.
Par la voix de Saïd Chbaâtou, député ittihadi, le parti de la rose estime que ce projet de loi, «traite des régions et non de la régionalisation». Le parlementaire a exposé l’avis des formations politiques ne faisant pas partie de la coallition gouvernementale, arguant que ce projet était en contradiction avec celui d'autonomie adopté pour les provinces du Sud, en précisant que le texte gouvernemental ne cadrait même pas avec la régionalisation élargie. Ainsi, en ce qui concerne les membres des Conseils régionaux, ils sont élus indirectement au niveau provincial, alors qu’ils sont responsables de la gestion au niveau de la Région. Le député de l’USFP a critique le retard du gouvenemnt dans la préparation des textes législatifs et réglementaires en rapport avec les prochaines échéances électorales. Chbaâtou a continué son intervention en critiquant le fait que l’Exécutif devait présenter un code contenant toutes les lois électorales au lieu de se contenter de présenter des lois organiques séparées.
Enfin, le quotidien francophone rappelle que la Commission de l’Intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants avait repris, mercredi 18 mars, ses travaux après que les quatre partis de l’opposition, l’USFP, le PAM, l’UC et le PI s’étaient retirés, le 9 mars, d’une des réunions pour protester contre la méthodologie et l’approche en solo du gouvernement Benkirane sur les lois relatives aux élections. Ces partis ont accepté de revenir à la table des négociations après l’intervention du ministre de l’Intérieur qui s’est engagé à apaiser le climat autour du sujet.