L’Istiqlal tourne la page Chabat

Le360

Revue de presseKiosque360. L'Istiqlal a finalement un nouveau secrétaire général, Nizar Baraka, élu à l’écrasante majorité des membres du conseil national. La presse nationale a consacré de longues analyses à cet événement.

Le 08/10/2017 à 20h21

Les Istiqlaliens ont définitivement tourné la page Hamid Chabat, page que ce dernier avait entamée avec le retrait du parti du gouvernement et clôturée sur une confrontation ouverte avec l’Etat, affirme le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 9 octobre. A l’issue d’un vote qui s’est déroulé dans des conditions normales, contrairement à la première phase, bien agitée, du congrès, Nizar Baraka a été largement avantagé par les urnes, dépassant le secrétaire sortant de près de 700 voix. Il a, en effet, remporté 924 votes contre 234 pour Hamid Chabat.

Le journal, qui revient sur ce moment crucial du vote, laisse entendre que le clan de Hamdi Ould Errachid, qui a soutenu Nizar Baraka du début à la fin, s'apprêterait à opérer une purge, au sein des instances dirigeantes du parti, contre les membres du clan de Hamid Chabat.

Le quotidien Assabah, qui s'intéresse également au sujet dans son édition de ce lundi, affirme que le secrétaire général sortant aurait essayé, en vain, de torpiller cette deuxième partie du congrès comme il avait torpillé la première. Le quotidien note également que Nizar Baraka a pu écraser Hamid Chabat grâce au soutien du clan soussi conduit par la famille Quayouh, du clan sahraoui dirigée par Ould Errachid et du clan rifain représenté par Noureddine Moudiane.

Le journal, qui cite Nizar Baraka, ajoute que la victoire de l’istiqlal marque un tournant historique. Cette nouvelle étape sera ainsi celle, affirme-t-il, de la construction démocratique du parti et de l’amélioration de son action politique.

Ce qui est sûr, pour le moment, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum qui a également consacré une longue analyse à cet événement dans son édition du 9 octobre, c’est que Nizar Baraka a pu faire revenir l’Istiqlal dans le giron de la famille El Fassi.

Le journal relève que, lors de cette longue journée de vote du secrétaire général et du comité exécutif, des éléments des forces anti-émeute se sont mobilisés pour surveiller les locaux du complexe Moulay Abdellah, de peur de voir se répéter les affrontements qu'a connus la première étape du congrès. Au final, tout s’est passé. Mais le parti risque de connaître de nouveaux tiraillements à cause du comité exécutif. Ce dernier, affirme le journal, est une bombe à retardement qui risque d’exploser à la figure du nouveau secrétaire général.

Akhbar Al Yaoum s’est également intéressé au sort de Hamid Chabat. Pourquoi a-t-il été soudainement délaissé par ses partisans? Selon les politologues consultés par le journal, les Istiqlaliens sont convaincu que Chabat menait le parti droit dans le mur. Ils s'inquiétaient aussi des résultats électoraux de l'Istiqlal, qui avaient connu une chute sous Chabat. Or, le parti est fait pour gouverner et non pas pour végéter dans l’opposition. Bien sûr, Abdessamad Quayouh et Hamdi Ould Errachid ont également joué un rôle important dans la débâcle de Chabat.

Quoi qu'il en soit, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jour, l’Istiqlal est en train de vivre son printemps démocratique. Les Istiqlaliens, affirme le journal, ont décidé à l’unanimité de laisser derrière eux l’épisode Hamid Chabat. Ils remettent désormais leur sort entre les mains d’un économiste qui a choisi de ne pas recourir à la confrontation et a préféré unir tous les Istiqlaliens autour d'un projet, d'une idée et d'une vision. Chabat lui-même a fini par reconnaître sa défaite, invitant par la même occasion son successeur à ne pas commettre les mêmes erreurs.

A peine élu à l’écrasante majorité des membres du conseil national, Nizar Baraka s’est d'ailleurs adressé à tous Istiqlaliens en leur promettant que la prochaine étape serait celle de la réconciliation, de la réorganisation et du renforcement du parti, rapporte pour sa part le quotidien Al Akhbar. Le nouveau secrétaire général promet de changer de gouvernance et d’insuffler une nouvelle dynamique au parti et à ses organisations parallèles.

Par Amyne Asmlal
Le 08/10/2017 à 20h21