L'Istiqlal et l'USFP, deux principaux partis d'opposition, ont signé jeudi une plateforme d'actions communes, en quinze points, destinée à adresser aux Marocains un message "d'espoir et de confiance". Cette alliance sera une "force de proposition et de contrôle de la manière la plus efficace de l'Exécutif", ont déclaré le chef de l'Istiqlal, Hamid Chabat, et son homologue de l'USFP, Driss Lachgar, lors d'une conférence conjointe. La plateforme commune préserve pour chaque parti son autonomie. "Nous n'avons pas besoin d'élections anticipées car la voie dans laquelle se dirige le gouvernement le mènera tôt ou tard à l'échec et le parti (PJD) qui le conduit ne se remettra jamais de cette défaite", a affirmé encore Hamid Chabat. "Ce gouvernement n'a pas d'avenir. Il est dirigé par des barbus. Ce gouvernement a pour leitmotiv la hausse des prix et rien que la hausse des prix", a martelé le patron du parti de la balance qui a tiré à boulets rouges sur le chef de gouvernement et le PJD.
Driss Lachgar a critiqué, lui aussi, Benkirane et son parti, mais en des termes moins populistes. Il a par contre appelé la presse à ne pas "véhiculer la crainte et la fatalité des élections à venir". "Cette illusion est fausse et grave. Nous sommes prêts à aller aux élections à n'importe quel moment", a-t-il ajouté. Lachgar était entouré de Habib Malki en l'absence remarquée d'Ahmed Zaidi, chef du groupe parlementaire de l'USFP. Chabat et Lachgar ont signé la "charte d'action commune" qui est axée sur 15 points dont l'un porte sur la création d'une "commission conjointe chargée des réformes politique, économique et sociale". Une autre sera créée pour se pencher sur la question de l'intégrité territoriale et des frontières entre le Maroc et l'Algérie.
Les deux alliés ont également décidé d'organiser le 11 janvier, date de la présentation du mémorandum de l'indépendance, une caravane de sensibilisation à travers les villes, les villages et les zones rurales du pays. A une question sur la position de l'USFP sur la monarchie parlementaire, Driss Lachgar a précisé que les "fondements essentiels de cette forme de pouvoir sont inclus dans la nouvelle et actuelle constitution".
