L’administration centrale au ministère de l’Intérieur s'apprête à procéder à un vaste mouvement de mutations et de nominations de walis et gouverneurs. La liste, validée par le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, est déjà prête et n’attend que l’approbation du Conseil des ministres, comme le dispose la Constitution.
Dans son édition du mardi 3 juillet, Assabah avance que, dans le cadre de ce mouvement de grande ampleur, plusieurs walis et gouverneurs écoperont de sanctions disciplinaires. Il est question de dégrader certains agents d’autorité qui passeront de la fonction de wali à celle de gouverneur ou de celle de gouverneur à celle de secrétaire général, bien qu’ils ne figurent pas sur la liste des fonctionnaires déférés devant la commission de discipline. En revanche, d’autres fonctionnaires de l’administration territoriale ont été promus après avoir occupé les postes de secrétaires généraux ou de chefs de service au ministère de l’Intérieur.
Toujours selon le quotidien casablancais, le ministère de l’intérieur sera intraitable envers certaines personnalités connues ayant occupé, pendant longtemps, ces postes de responsabilité sans donner de résultats probants. L’administration centrale leur reproche de n’avoir pas respecté les instructions du ministre, Abdelouafi Laftit, qui leur avait ordonné de ne pas rester dans leurs bureaux en se contentant des donner des ordres. Le ministre avait en effet insisté, via des circulaires et des discours, sur la nécessité pour les agents d’autorité de se déplacer sur les lieux de tension où se déroulent des protestations sociales, ou encore de s’enquérir de l’avancement des projets financés par l’Etat.
Le ministère de l’Intérieur, qui a été attaqué par le chef du gouvernement à la surprise générale des composantes de la majorité gouvernementale, a élaboré une liste d’une nouvelle génération de walis et gouverneurs. Ces derniers doivent être imprégnés de nouvelles idées dans les domaines économique et social, afin d’activer le nouveau modèle de développement prôné par le roi Mohammed VI.
Il faut dire que le ministère de l’Intérieur a longtemps tergiversé avant de procéder à ces nominations, sachant que des postes de walis et gouverneurs sont restés vacants pendant longtemps, pour causes de maladie ou de sanctions. Les observateurs s’attendent à ce que ce vaste mouvement de mutations mette sur une voie de garage plusieurs agents d’autorité, très connus, accusés d'incompétence pour avoir échoué dans leur mission de développement économique à cause de leur esprit bureaucratique. On leur reproche surtout de bloquer les projets d’investissement en poussant les hommes d’affaires à languir devant les centres régionaux d’investissement, sans raison apparente. Ils sont aussi accusés de ne pas appliquer les décisions prises par les commissions régionales et provinciales chargées de gérer les projets socioéconomiques dans les territoires qu’ils administrent.