L’Intérieur enquête sur une affaire de corruption à la mairie de Marrakech

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Revue de presseKiosque360. Une commission du ministère de l’Intérieur enquête sur une nouvelle affaire de corruption au Conseil communal de la ville ocre. Une affaire dans le cadre de laquelle deux fonctionnaires ont déjà été arrêtés.

Le 14/04/2015 à 05h39

Comment un fonctionnaire communal peut-t-il être en possession de reçus sans avoir aucune relation avec le service de recouvrement de la Commune? Et surtout comment le même fonctionnaire a-t-il pu user des mêmes reçus pour arnaquer un commerçant de la ville pour un montant de 12.000 DH? C’est la réponse à laquelle doit répondre l’enquête que mène actuellement une commission dépêchée au Conseil communal de Marrakech par les services centraux du ministère de l’Intérieur. Selon Al Akhbar qui s’intéresse à cette affaire dans sa livraison de ce mardi 14 avril, tout avait commencé quand, le 1er avril, un juge d’instruction près le tribunal de première instance de Marrakech a ordonné l’incarcération de deux employés communaux. Ces derniers sont soupçonnés d’avoir soutiré un montant de 12.000 dirhams à un commerçant du quartier Al Ahbass pour lui permettre de continuer à squatter une partie de l’espace public. Ledit commerçant s’est exécuté et a mis la main à la caisse avant de s’apercevoir de l’arnaque. Les deux compères ont en effet été très gourmands: si le commerçant avait à tout faire dans la légalité, il n’aurait pas payé plus de 4.000 dirhams au conseil communal.

Souriez, vous êtes filmés !Malheureusement pour les deux fonctionnaires, les 12.000 dirhams leur avaient été remis en main propre à l’intérieur du commerce en présence d’un témoin invisible : une caméra qui enregistrait toute la «transaction». Muni de son enregistrement, le commerçant a été dans un premier temps se plaindre auprès des responsables communaux qui lui avaient promis de régler les choses à l’amiable pour ne pas ébruiter l’affaire. Mais tout allait se compliquer quand le même commerçant allait découvrir que le montant qu’il avait déboursé ne couvrait qu’une année et qu’il devait encore passer à la caisse pour payer un reliquat de trois ans d’occupation temporaire d’un bien public communal. C’est là que le Parquet de la ville, explique Al Akhbar, est entré en jeu pour se saisir de l’affaire et pour en tirer tous les fils au clair. Selon Al Akhbar, il faut s’attendre à d’autres surprises dans ce dossier puisque les deux fonctionnaires se trouvant derrière les barreaux avaient menacé de lever le voile sur des pratiques peu orthodoxes en vigueur au sein du Conseil communal de Marrakech.

Par Abdeladim Lyoussi
Le 14/04/2015 à 05h39