L’ex-ministre Hakima El Haité en froid avec le MP? Non, elle s’est mariée

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Revue de presseKiosque360. Elle a décidé de geler ses activités au bureau politique. Mais ce n’est pas, contrairement à ce que certains prétendent, en solidarité avec les membres qui se sont regroupés dans le «courant pour le changement».

Le 26/02/2020 à 20h32

Hakima El Haité vient de geler ses activités au bureau politique du Mouvement populaire. L’ancienne ministre déléguée chargée de l’Environnement, sous le gouvernement Benkirane, a ainsi décidé de prendre ses distances avec la direction du parti au moment où ce dernier traverse une crise, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du jeudi 27 février. Mais, contrairement à ce qu’affirment certains membres du parti, poursuit le quotidien qui cite des sources bien informées, cette décision n’a aucunement été prise en solidarité avec «le courant pour le changement» qui s’est formé dernièrement au sein du parti.

Les raisons qui ont poussé l’ancienne ministre à s'éloigner sont liées, en fait, à son récent mariage avec un haut gradé de l’armée issu d’une famille très connue à Rabat, affirme le quotidien. L’intéressée a d’ailleurs tenu à garder ce mariage secret. Et ce secret aurait certainement été préservé si l’Internationale libérale, qu’elle préside depuis décembre 2018, n’avait décidé de publier un message de félicitations sur son site internet.

Par ailleurs, souligne le quotidien, certaines sources au MP ont laissé entendre que, si l’ancienne ministre n’a pas convié à son mariage ses collègues, c’est parce qu’elle veut désormais garder ses distance avec cette formation, en tout cas pour un temps. L’ancienne ministre a intégré le MP en 2003 et a gravi les échelons jusqu’à devenir membre du bureau politique, en passant par un poste de chargée des relations internationales auquel elle a été portée en 2012. En 2015, elle a été élue vice-présidente de l’Internationale libérale. En même temps, elle était membre du gouvernement et s’est fait particulièrement remarquée, en 2016, pour avoir autorisé l’importation d’une cargaison de déchets d’Italie.

Une année plus tard, Hakime El Haité a été limogée dans le sillage de l’affaire «Al Hoceima Manarat Al Mourawassit». C’était en octobre 2017. Depuis, elle s’est faite discrète, jusqu’à son élection à l'unanimité, en décembre 2018 à Dakar, au poste de présidente de l'Internationale libérale, à l'occasion du 62e congrès de cette instance qui regroupe plus de 100 partis politiques libéraux de par le monde.

Rappelons, même si ce n’est un secret pour personne, que le Mouvement populaire traverse actuellement une grave crise, à la fois financière et organisationnelle. Toutes ses instances centrales et locales sont, pour ainsi dire, paralysées. Le bureau politique ne s'est plus réuni depuis longtemps et le conseil national n’a tenu aucune session ordinaire ou extraordinaire depuis le mois de décembre 2018. Pourtant, le parti est tenu d’organiser au moins deux sessions de son conseil national par an. Ses organisations parallèles sont également en panne.

Par Amyne Asmlal
Le 26/02/2020 à 20h32