L'ex-maire de Tanger, Samir Abdelmoula, condamné pour émission de chèques sans provision

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Revue de presseKiosque360. Cet ancien transfuge du PAM au PJD, recruté par Abdelilah Benkirane, a eu beaucoup de démêlés avec la justice. Samir Abdelmoula vient d’être condamné à une peine d’emprisonnement avec sursis. Il a déjà été déjà condamné l’année dernière, suite à une plainte de l’office des changes.

Le 12/05/2021 à 18h41

Le député islamiste et ancien président du conseil de la ville de Tanger vient d’écoper d’une peine de six mois de prison avec sursis pour émission de chèques en bois. Samir Abdelmoula, élu en 2016 à la première Chambre sous les couleurs du PJD, a également été condamné, mardi, par le Tribunal de première instance de Tanger, à une amende de 3.000 dirhams, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 13 mai.

D’après le quotidien, le parlementaire islamiste faisait l’objet d’un mandat de recherche national pour émission de chèque sans provision pour une valeur de 160.000 dirhams. Le député avait refusé, à plusieurs reprises, de répondre aux convocations de la police judiciaire émises par les services de la BNPJ.

Arrêté, ce jeudi 18 février 2021, par la police judiciaire de Tanger après avoir été contrôlé dans un barrage près de l’aéroport, le député islamiste a été emmené au siège de la préfecture de police de la ville du Détroit pour les besoins de l’enquête. D’après le quotidien Assabah qui évoque également le sujet dans son édition du même jour, le député était resté caché pendant plusieurs mois. Ce membre de la commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme à la première Chambre est l’un des parlementaires les moins assidus. Il a défrayé la chronique ces dernières années, non pas par son action parlementaire, mais pour ses frasques financières et ses projets qui n’ont jamais abouti. Quelques mois avant son arrestation, la police judiciaire de Tanger l’avait déjà interpellé une fois au sujet d’une plainte déposée contre lui par l'Office des changes. Les services de la police judiciaire l'ont interrogé, à cette occasion, au sujet des circonstances du lancement de plusieurs projets d'investissement et de l'acquisition de bien immobiliers à l'étranger sans les autorisations réglementaires nécessaires. Selon Assabah, il a fini par être condamné, l’année dernière, à une amende de 15 millions de dirhams à verser aux services des douanes.

Devenu, en 2009, l’un des plus jeunes maires d’une grande ville sous la bannière du PAM, Samir Abdelmoula n’a pas vu son mandat durer longtemps. Élu président du conseil de la ville en juin 2009, lui et quatre de ses adjoints, tous du PAM, ont été contraints de démissionner en octobre 2010. Souvent absent, et ayant fait montre d’immaturité politique à plusieurs reprises, le jeune maire avait ainsi entravé la bonne marche des affaires de la ville. Les sessions ordinaires n’ayant pas été tenues dans les délais légaux et le compte administratif n’ayant pu être adopté à temps, la ville était restée sans budget. Tout cela a précipité son départ forcé.

A la veille des élections de 2011, le jeune maire démissionnaire avait fait un virage politique de 180 degrés. Approché par l’ancien secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, il a tout de suite accepté de rejoindre les rangs du parti islamiste. Il avait annoncé, quelques mois plus tôt, son départ définitif du PAM. Par la suite, il a été élu député, en 2016, après avoir achevé un mandat de conseiller à la deuxième Chambre. Rappelons que le nom de Samir Abdelmoula est également lié à l’affaire de la faillite, il y a quelques années, de la Comarit et de la branche du transport des passagers de la Comanav, les deux compagnies maritimes marocaines qui avaient subitement arrêté leurs activités alors qu’elles faisaient un bon chiffre d’affaires. Les navires des deux compagnies ont fini par être vendus aux enchères.

Par Amyne Asmlal
Le 12/05/2021 à 18h41