Une récente étude a révélé des chiffres alarmants sur les violences faites aux femmes dans les espaces publics, rapporte Al Akhbar qui, dans son édition de ce mardi 12 décembre, précise que les campagnes de lutte et de sensibilisation pilotées par le ministère de la Famille, de la Solidarité, de l’Egalité et du Développement social n’ont eu aucun impact sur ce fléau social, aujour'hui en recrudescence.
Selon le rapport élaboré, en 2016, par l’Observatoire national de la violence faite aux femmes, les violences dans les espaces publics représentent 73% de l’ensemble des violences subies par les femmes et enregistrent une hausse de 6,1% par rapport à 2015. Présenté à l’occasion de la 15ème campagne nationale de lutte contre la violence faite aux femmes, placée sous le thème de '' La violence à l'égard des femmes dans les espaces publics'', le rapport est venu consolider les conclusions d’une étude du Haut-Commissariat au Plan (HCP) selon laquelle les espaces publics urbains seraient hostiles et dangereux pour les femmes.
Al Akhbar, qui se penche sur cette étude, rappelle qu’en milieu urbain, sur une population de 5,7 millions de femmes âgées de 18 à 64 ans, 2,3 millions, soit 40,6%, ont été victimes au moins une fois d’un acte de violence durant les douze mois précédant l'enquête. La violence psychologique, soit la violence la plus fréquente, touche 1,9 million de femmes, soit près du tiers (32,1%) des femmes citadines.
Publié suite à l’agression sexuelle, en août dernier, d’une jeune fille violentée, dans un bus, par un groupe de jeunes délinquants, l’enquête du HCP, ajoute Al Akhbar, indique que les violences physiques touchent 808.000 victimes, soit 14,2% de citadines. Pour ce qui est des atteintes à la liberté individuelle et des violences sexuelles (mis à part le harcèlement sans attouchement), l’enquête révèle qu’elles touchent respectivement 4,5%, soit 427.000 victimes, et 3,9%, soit l’équivalent de 372.000 victimes des femmes en milieu urbain.
S’agissant des violences subies par tranches d’âge, Al Akhbar affirme, sur la base des données fournies par le HCP, que les femmes âgées entre 18 et 20 représentent 58,3% des femmes violentées dans l’espace public, suivies par les 50 et 64 ans avec 25%.