Les sièges des syndicats, que ce soit au niveau central ou régional, ont connu une effervescence inhabituelle, lundi dernier, et ce juste après le discours royal à l’occasion de la Fête du Trône. Et pour cause, le souverain a incité le gouvernement et les syndicats à se retrouver autour de la table des négociations et renouer, ainsi, avec le dialogue social en affirmant: “Je le dis au gouvernement, le dialogue social est un devoir et une nécessité, il convient de l’instaurer et de le maintenir dans la durée et sans aucune interruption”. À la lumière de cette annonce, les bureaux centraux et régionaux des syndicats les plus représentatifs ont provoqué des réunions extraordinaires sur instructions de leurs dirigeants.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 1er août, que plusieurs organisations syndicales ont convenu d’adresser une lettre commune au chef du gouvernement pour lui demander d’exiger de ses ministres d’être présents à la table des négociations. Un accord a été trouvé, aussi, entre les centrales pour adresser le même message à la CGEM afin de se retrouver autour de la même table.
Selon certaines sources, les dirigeants syndicaux ont, lors de ces réunions, rejeté sur le gouvernement la responsabilité de la rupture du dialogue social au mois de mai dernier. Ils estiment que l’évocation de ce sujet dans le discours royal est très significative dans la mesure où il met l’accent sur la nécessité de poursuivre le dialogue social en dépit de ses résultats. Et du coup, ajoutent les dirigeants syndicaux: “l’intervention royale consolide la position des syndicats qui, à maintes reprises, avaient demandé au gouvernement de prendre les choses au sérieux et de s’éloigner des dialogues folkloriques”.
Selon les mêmes sources, les syndicats avaient condamné les tentatives du gouvernement qui essayait de leur imputer la responsabilité de l’échec du dialogue social. Avant d’ajouter que ce sont les syndicats qui ont appelé le gouvernement au dialogue. L’exécutif avait, alors, répondu par l’affirmatif à l’approche du 1er mai afin de calmer les esprits, mais il a rapidement fermé les portes au nez des syndicats avant de les menacer de prendre des décisions unilatérales.
Le roi Mohammed VI a, dans son discours du trône, indiqué que “Le dialogue social est un devoir et une nécessité, il convient de l’instaurer et de le maintenir dans la durée et sans aucune interruption” avant de demander au gouvernement de “Rencontrer régulièrement les syndicats et communiquer constamment avec eux, indépendamment de l’issue éventuelle de ce dialogue”.
Le souverain a, en outre, invité tous les partenaires à veiller à la réussite du dialogue social: “Nous exhortons les différents partenaires sociaux à tenir compte de l’intérêt supérieur du pays et à faire preuve de sens des responsabilités et d’esprit de consensus pour procéder à l’élaboration d’un pacte social équilibré et durable, à même de rehausser la compétitivité de l’entreprise et de renforcer le pouvoir d’achat des travailleurs dans les secteurs public et privé”.