Les ministres du PJD jouent contre la montre pour nommer, avant la fin de la mandature actuelle, leurs proches à des hautes fonctions au sein de leurs départements. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 31 août, qu’après une pause forcée par la pandémie du coronavirus, les membres du gouvernement ont recommencé à se partager le gâteau des postes à responsabilité.
C’est ainsi que lors de sa dernière réunion, le conseil du gouvernement a approuvé la nomination de l’un des dirigeants du Mouvement de l’unicité et de la réforme (MUR), qui est aussi membre du Conseil national du PJD, en tant que responsable central des administrations publiques. C’est sur une proposition du ministre d’Etat, Mustapha Ramid, que le chef du gouvernement a accepté de nommer Ali El Sahoul directeur des études et des systèmes informatiques du département chargé des relations avec le Parlement.
Selon certaines sources, El Sahoul attendait d’être nommé à ce poste depuis qu’il avait rejoint le ministère dirigé par Habib Choubani en tant que responsable du service des affaires administratives et financières. Mais Choubani, Abdelaziz El Omari et Mustapha Khalfi avaient hésité à le nommer à la direction de ce département, vacante pendant des années, craignant la réaction de l’opinion publique après la nomination de l’un des fondateurs de la faction d’étudiants islamistes. Il n’est donc pas étonnant que le ministre, qui représente l'aile dure du PJD, en l’occurrence Mustapha Ramid, le propulse au poste de directeur central.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que le ministre des Transports Abdelkader Amara a renouvelé pour quatre ans le contrat du directeur des affaires administratives et juridiques, Lahcen Maazizi. Pour sa part, le chef du gouvernement a approuvé la proposition du ministre de l’Energie Aziz Rabbah de nommer Mohamed Beroui à la tête de la direction du contrôle et des affaires juridiques.
Selon des statistiques officielles, depuis leur arrivée, les deux gouvernements dirigés successivement par les islamistes Benkirane et El Othmani ont procédé à 1.100 nominations à de hautes fonctions. La majorité des postes ont été attribués à des membres appartenant aux partis de la majorité gouvernementale.
Mais c’est le ministre des Transports, Aziz Rabbah, qui a battu le record des nominations en procédant au remplacement de dizaines de responsables de son département. Le maire PJDdiste de Rabat, Mohamed Sadiki, a, quant à lui, opté pour une autre tactique en procédant à des nominations provisoires pour contrôler les marchés publics.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 31 août, que ce procédé a été révélé par l’administrateur Mohamed Es-Semmar, qui a demandé au maire de le décharger de sa mission quelques jours après avoir été nommé à la direction générale des services communaux. Le maire a, en outre, désigné quatre conseillers dans son cabinet sans qu’ils ne soient assignés à signer des contrats dont la durée ne doit pas dépasser le mandat du conseil municipal actuel.