Les directeurs de neuf Centres régionaux d’investissement viennent d’être relevés de leurs fonctions. La ministère de l’Intérieur a lancé un appel à candidature, ouverts également aux cadres du secteur privé, pour les remplacer. Pour accéder aux postes, de nouvelles conditions sont requises, notamment la compétence et l’expérience. Les CRI viennent ainsi de connaître un puissant séisme au moment où un remaniement ministériel est en cours, commente le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du week-end des 5 et 6 octobre.
Dans les détails, les directeurs des CRI touchés par ce mouvement de changement sont ceux en postes dans les régions de Fès-Meknès, Souss-Massa, l’Oriental, Béni-Mellal-Khénifra, Dakhla-Oued Eddahab, Rabat-Salé-Kénitra, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Pour occuper ces postes, les profils les plus recherchés sont les ingénieurs et les titulaires de diplômes supérieurs dans les domaines de la gestion, de l’économie, des finances, le commerce et l’architecture. Bien sûr, les candidats aux postes doivent justifier d’une expérience probante d’au moins huit ans à un poste de directeur dans les entreprises publiques ou privées.
Il va sans dire, souligne le journal, que ces postes sont également ouverts aux MRE et à toutes les compétences nationales ayant une expérience et un savoir-faire dans le domaine de la gestion des investissements. Il est toutefois indispensable de faire preuve de connaissances solides du fonctionnement des institutions et de l’organisation administrative régionale et centrale. Autre exigence requise pour ce poste, la maitrise d’au moins trois langues, l’arabe, le français et l’anglais.
Comme précisé plus haut, ces postes sont ouverts aux cadres du secteur privé, car affirme le journal, «ce secteur attire les meilleurs profils formés dans notre pays et qui participent aujourd’hui à la gestion des grandes multinationales ainsi que des PME nationales». Cela, poursuit le journal, alors que la plupart des cadres de l’Administration publique souffre d’un «manque de compétence, d’ambition et d’absence de sens des responsabilités».
Citant un rapport de la Cour des comptes consacrés aux CRI, le quotidien affirme que ces établissements, créés en 2002, n’arrivent plus à jouer le rôle qui leur a été fixé au début. Certes, ils ont offert des aides précieuses à la création d'entreprises, mais leur contribution s’est arrêtée alors qu’ils étaient censés jouer le catalyseur de l’investissement au niveau local. Ainsi, poursuit le rapport cité par Al Akhbar, parmi les contraintes relatives à la création d’entreprises, on cite l’absence de représentation effective des administrations auprès des CRI. Cette difficulté oblige parfois les CRI ou les personnes qui souhaitent créer des entreprises à faire le tour des différentes administrations concernées. Ce qui fait que les dossiers d’investissement sont, le plus souvent, traités à Rabat.
Bref, conclut le journal, ces conseils ont pu réaliser des résultats significatifs notamment en rapport avec leur rôle dans la création d’entreprises. Toutefois, ils ont été moins performants en ce qui concerne l’accompagnement et l’aide aux investisseurs. Dans ce cadre, il est relevé particulièrement l'absence de suivi post-création, la non-assistance aux petites et moyennes entreprises, outre l'absence de données actualisées ou d'études détaillées sur l'investissement et sur le potentiel économique des régions, ainsi que l’inefficience de la commission régionale d'investissement.