Selon une source diplomatique autorisée à Rabat, le roi Mohammed VI aurait conditionné sa réponse à l’invitation de Benyamin Netanyahou pour visiter Israël à la reprise des négociations entre les Israéliens et les Palestiniens. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 20 janvier, que le journal Asharq Al-Awsat avait révélé que, lors de son entretien téléphonique avec le président Trump, le Souverain avait rappelé les positions constantes et équilibrées du Royaume vis-à-vis de la cause palestinienne. Du coup, le roi avait affirmé que les négociations entre les deux parties demeuraient le seul moyen d’arriver à une solution définitive et durable sur la base de deux Etats vivant dans la sécurité et la paix.
La même source diplomatique indique que «le Roi du Maroc ne peut se rendre en Israël s’il n’est pas convaincu que sa visite débouchera sur une percée diplomatique à même de consolider la paix dans le Moyen- Orient et de préserver les droits des Palestiniens». Encore faut-il préciser, ajoute le même intervenant, que le roi Mohammed VI insiste sur la préservation du caractère islamique de la ville d’Al Qods et le respect de la liberté d’exercice du culte aux fidèles des trois religions monothéistes, tout comme le Souverain défend la protection du statut de la ville sainte et de la mosquée Al-Aqsa conformément à «l’appel d’Al Qods» signé par le roi Mohammed VI et le Pape François lors de sa visite à Rabat le 30 mars 2019.
Le quotidien Al Ahdat Al Maghribia souligne que le journal israélien Maariv indique, dans son édition de lundi dernier, que le roi Mohammed VI a exigé la reprise des négociations entre les Palestiniens et les Israéliens pour répondre à l’invitation de visiter Israël. Et le même quotidien d’affirmer que l’intervention personnelle du roi du Maroc vise à «renforcer sa position devant la nouvelle administration américaine et à garantir son maintien de la décision de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur son Sahara, annoncée le 10 décembre par le président sortant, Donald trump».
Des sources concordantes au sein du parti démocrate, à Washington, ont confié au journal Maariv que le président élu, Joe Biden, avait accueilli chaleureusement la décision du Maroc de renouer ses relations avec Israël et la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Une position qui a été confirmée par des sources autorisées au journal Asharq Al-Awsat, qui souligne que l’administration Biden considère le Maroc comme un allié essentiel sur lequel elle peut compter dans la zone de l'Afrique du Nord. Du coup, les mêmes sources excluent tout changement dans la position de Washington sur la question de la reconnaissance de la marocanité du Sahara.