Législatives 2021: voici le parti favori, selon un spécialiste

Une urne transparente reçoit un bulletin de vote.

Une urne transparente reçoit un bulletin de vote. . DR

Revue de presseKiosque360. Le parti qui remportera au moins 85 sièges dans les circonscriptions locales gagnera les élections. Quatre formations peuvent déjà prétendre au podium. Entre le PJD, le PAM, l’Istiqlal et le RNI, c’est ce dernier que les analyses techniques donnent favori.

Le 07/05/2021 à 19h59

Quelle est la formation politique la mieux placée pour remporter les prochaines législatives de 2021? A plus de quatre mois du scrutin, il est peut-être un peu tôt pour répondre à la question, et tout peut changer d’ici là. Mais en se basant sur une analyse du spécialiste en géographie électorale, Mostafa Yahyaoui, on peut déjà aligner quelques éléments de réponse, estime La Vie éco dans son édition du vendredi 7 mai.

Techniquement, en prenant comme référence les résultats des élections pendant les 20 dernières années et en prenant en compte le changement du calcul du quotient électoral, tout parti pouvant remporter entre 7.000 et 10.000 voix est assuré de gagner un siège, quelle que soit la dimension de la circonscription concernée. Et si ce parti remporte entre 14% (dans les grandes villes) et 50% (dans les circonscriptions petites et moyennes) des voix, il pourra finir la course avec environ 85 sièges sur les listes locales. Ce qui lui permet de remporter les élections.

Partant de là et toujours en se basant sur les résultats électoraux des 20 dernières années, ce spécialiste a pu établir que ni l’Istiqlal ni le PJD n’a la capacité de réaliser une telle prouesse. Le PJD est quasiment absent dans les petites villes et les circonscriptions rurales. Le parti doit d’ailleurs sa performance électorale de 2016 et 2011 à la règle du plus grand reste qui lui a permis de rafler les élections dans les grandes villes.

Cela d’autant que, tout le monde s’accorde à le penser, un troisième mandat du PJD conduirait le pays dans une impasse. D’autres facteurs jouent contre le PJD, dont le taux de participation. Cette année, il devrait être particulièrement important car l’organisation de trois scrutins le même jour devrait favoriser une plus grande participation. Cela d’autant que, généralement, les élections organisées après une bonne campagne agricole connaissent une grande affluence dans le monde rural.

Quant à l’Istiqlal, lors d’une récente sortie de son secrétaire général, ce dernier a assuré que, personnellement, il n’a pas l’ambition de devenir chef de gouvernement et que tout ce à quoi aspire son parti, c’est de reprendre la place qui lui sied sur la scène politique, souligne La Vie éco. Il reste donc le PAM et le RNI.

Or, toujours selon ce professeur de géographie politique et sociale, pour remporter les prochaines élections, il faut mobiliser un électorat avec une plus grande diversité sociale: les militants encartés, les sympathisants, les jeunes, les notables, la classe moyenne... Le PAM, miné par une crise interne depuis son dernier congrès, est très affaibli sur le plan organisationnel, ce qui influera certainement sur ses performances électorales. Cela d’autant qu’il sera, à l’instar du PJD, pénalisé par le changement du quotient électoral.

Pour ce qui est du RNI, toujours selon l’analyse de Mostafa Yahyaoui, tenant en considération ses résultats électoraux depuis 1976 jusqu’en 2016, il peut arriver premier s’il réussit à remporter entre 8 et 10 sièges dans chacune des 9 régions, hors Sahara.

Dans les trois régions sahariennes, un score global de 8 ou 9 sièges ferait l’affaire. Par ailleurs, le parti s’engage dans la course avec plusieurs avantages. Au cours de ces quatre dernières années, le RNI a complètement changé son positionnement sur certaines questions sociales, principalement l’enseignement et la santé. Cela veut dire que le parti aborde les prochaines élections avec une dimension sociale très prononcée. C’est un facteur très important qu’il faut prendre en compte, souligne la Vie éco.

L’hebdomadaire rappelle, en outre, que le parti vient de mener une campagne de communication inédite. Le programme «100 jours, 100 villes», grâce auquel il a pu mener une communication de proximité dans plusieurs dizaines de villes petites et moyennes, aura certainement des retombées électorales conséquentes. Car ce sont justement les villes petites et moyennes et les circonscriptions à caractère rural qui vont faire la différence lors du prochain scrutin.

Par Amyne Asmlal
Le 07/05/2021 à 19h59