«Nous avons été surpris de retrouver l’un de nos militants, Abderrahmane El Harfi, sur la liste des candidats du Parti de la Justice et du développement aux élections législatives», s’insurge le parti de l’Union constitutionnelle (UC), dans un communiqué diffusé ce samedi 3 septembre.
«Abderrahmane El Harfi, candidat de l’UC dans la circonscription électorale de Sidi Kacem, a troqué son parti pour le PJD, moyennant une autorisation délivrée par le ministre PJD de l’Energie et des mines, Abdelkader Amara, pour une station d’essence», accuse Mohamed Sajid, chef de l’UC, dans une déclaration à Le360.
Mohamed Sajid précise que l’intervention des parlementaires UC pour l’octroi de cette autorisation au profit de leur militant Abderrahmane El Harfi, ancien parlementaire, coordinateur provincial et dont le fils, Farid El Hardi, est actuellement député UC, était restée «sans résultat».
Mais coup de théâtre! L’intéressé «a été approché par les gens du PJD et il a obtenu ladite autorisation en vingt-quatre heures». «La station a été ouverte il y a deux jours et l’annonce de la candidature de Abderrahmane El Harfi pour le PJD a été faite le lendemain», dévoile Mohamed Sajid, confiant avoir été «outré» par ce comportement contraire aux règles démocratiques, à l’éthique, émanant, qui plus est, du parti de Abdelilah Benkirane, supposé veiller en tant que chef de gouvernement sur la transparence des élections!
Ce comportement «inqualifiable» dénote la volonté «hégémonique» du Parti de la Justice et du développement, celle-là même dont ce parti se dit victime»!, décrie encore Mohamed Sajid. Et d'enfoncer le clou: «Utiliser les moyens de l’Etat à des fins électoralistes, c’est scandaleux!».
«Ces agissements hégémoniques menacent de porter atteinte au jeune processus démocratique marocain», avertit l’Union constitutionnelle. Des agissements qui contrastent en effet avec cette profession de foi «démocratique» du PJD, qui n’a pas eu de cesse d’appeler à la «moralisation de la vie politique».