Nouveau rebondissement dans la position du secrétariat général de l’ONU, après la sortie de son porte-parole, le Pakistanais Farhan Haq, pour démentir tout mouvement de troupes marocaines vers la région de Guerguerat, théâtre depuis le 14 août dernier d’une opération de bitumage d’une route par les autorités marocaines. Le SG de l’ONU s’est dit “préoccupé” de la tension survenue dans la région, suite au déploiement par le Polisario d’une unité armée à quelques encablures de la position des éléments de la gendarmerie royale et du génie civil marocain présents sur place pour les besoins de bitumage d’une route de 3,5 km qui devrait relier Guerguerat au nord de la Mauritanie.
Le secrétariat général de l’ONU, qui répondait à une question sur une possible “friction” entre les forces marocaines et l’unité armée envoyée par le front Polisario, “appelle les deux parties à suspendre toute action qui modifie le statu quo et à retirer tous les éléments armés de manière à empêcher toute nouvelle escalade et permettre à la Minurso de tenir des discussions sur la situation avec les deux parties”.
Le secrétariat général de l’ONU appelle ainsi au retour au “statu quo” qui prévalait avant le lancement par le Maroc de l’opération de Guerguerat, située au-delà du mur de défense, pour nettoyer une région devenue une plaque tournante de toutes sortes de trafics (armes, drogues, voitures volées, cigarettes de contrebande), sans compter la menace croissante que font planer les groupes terroristes actifs dans la région sahélo-saharienne, dont la dernière en date est celle qui a été proférée par le polisarien de Daech, Adnane Abou Walid Al-Sahraoui (chef du groupe Al Mourabitoune), à l’encontre du Maroc et des éléments de la Minurso.
La volte-face du secrétariat général de l’ONU intervient quatre mois après le SOS lancé par Ban Ki-moon himself dans son rapport présenté fin avril dernier devant le Conseil de sécurité, craignant pour la sécurité du personnel de la Minurso en raison de la menace terroriste.
Pour rappel, le Conseil de sécurité, réuni vendredi dernier à la demande du Vénézuela, et suite à une lettre du SG du Polisario à Ban Ki-moon, pour alerter sur une présumée “agression militaire marocaine”, a demandé “un complément d’information” par rapport à la situation à Guerguerat.