Des parlementaires et des militants du PJD se sont rendus, samedi 26 mars, dans la commune d'Oulad Taib, aux environs de Fès, dans le cadre de leur road show annuel, «la caravane de la lampe». Au moment de leur arrivée aux abords de cette localité, des élus, cadres locaux et militants du RNI étaient déjà là, à les attendre. Ils ont d'abord commencé par leur barrer la route, avec une flotte de véhicules à l’appui, pour les empêcher de rejoindre le lieu de leur meeting, avant de se mettre à scander «dégage» à leur encontre, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 28 mars. La situation aurait pu tourner au drame sans l’intervention de la Gendarmerie royale qui a formé un barrage humain pour empêcher les deux clans d’en venir aux mains.
Au final, le PJD s’est limité à une réunion interne, dans les locaux de sa section locale, au lieu du meeting populaire programmé. Le RNI ne s’est pas empêché, pour sa part, de créer victoire pour avoir notamment contraint le secrétaire général du PJD de renoncer à son speech devant les habitants de la localité.
Bien sûr, au-delà des rapports très tendus, actuellement, entre les deux formations, le comportement des RNistes d'Oulad Taib a une toute autre raison, plutôt liée aux 500 ha que dispute la commune urbaine de Fès à leur localité. Ce conflit remonte, certes, aux temps où Hamid Chabat dirigeait la ville, mais les responsables locaux du RNI n’ont jamais pardonné au PJD de leur avoir faussé compagnie et d'avoir refusé de les soutenir dans cette bataille. Les élus du RNI accusent, de même, le PJD de les avoir instrumentalisés et s’être servi d’eux dans son conflit avec l’ancien maire de Fès. Aujourd’hui que le PJD dirige le gouvernement et la ville, le conflit entre les deux communes n’est toujours pas résolu. Pire encore, les 500 ha en question risquent bien de passer dans l’escarcelle de la commune de Fès.
Par ailleurs, l’un des dirigeants du RNI, qui a pris la tête de cette manifestation, a expliqué qu’elle avait été organisée en concertation avec la direction du parti. Il a, toutefois, insisté sur le fait que, sur le plan national, les deux partis, le PJD et le RNI, restent alliés au sein de la majorité gouvernementale.Au lendemain des élections locales et régionales du 4 septembre, le RNI a soutenu le PJD pour accéder à la gestion de plusieurs communes. Et malgré cela, le RNI est combattu par ce même PJD dans cette commune d'Oulad Taib. Des députés PJD qui ont fait partie de cette virée à Oulad taib ont, pour leur part, accusé les parlementaires du RNI pour la région de Fès de toutes sortes «d’exploitations» et «d’extorsions» dont sont victimes les habitants de cette région.