Des secrétariats provinciaux du PJD ont cautionné des notables et des hommes d'affaires dont certains étaient affiliés à des partis que les faucons islamistes qualifiaient, pourtant, de formations "administratives et makhzeniennes". Le quotidien Assabah rapporte dans son édition du week-end que plusieurs notables des provinces du sud, connus pour leurs transhumances répétitives à l'approche des élections, se sont jetés dans les bras du PJD. Les nouveaux-venus cherchent à obtenir des sièges parlementaires tandis que le parti d'El Othmani ambitionne de rempiler pour une troisième mandature. Ces "militants" de la dernière minute ont suscité l'ire des adhérents du parti islamiste dans plusieurs régions.
C'est ainsi que la désignation d'un transfuge comme tête de liste aux prochaines législatives du PJD à Sidi Kacem a provoqué de vives protestations des vrais militants du parti. Certains d'entre eux ont même décidé de quitter le PJD, dont un membre du secrétariat provincial qui a rejoint le parti de l'Istiqlal. Ce parachutage a été d'autant mal accepté qu'il a été validé par le secrétaire général du parti, Saâd-Eddine El Othmani, qui s'est déplacé spécialement, à cette fin, à Sidi Kacem. Comble de l'ironie, ce nouveau-venu, primé de facto, était l'adversaire du candidat du PJD lors des élections législatives de 2016 alors qu'il portait les couleurs du Mouvement populaire (MP).
Le quotidien Assabah rapporte qu'en recrutant les "professionnels des élections" comme le font les autres partis, le PJD aspire à gagner le plus grand nombre de sièges pour occuper la première place face à ses concurrents directs, le RNI et le PAM. Un choix qui contraste avec le contenu d'une circulaire diffusée par le secrétariat général, qui exige du candidat qu'il soit un militant chevronné, toujours disponible au service des habitants de sa circonscription.
Un dirigeant du parti islamiste a essayé de minimiser l'ampleur de ce mouvement en affirmant que le PJD accueille tous les cadres, les compétences et l'ensemble des citoyens dans les différentes régions du royaume. En parallèle, le parti du chef du gouvernement continue à s'attaquer au ministère de l'Intérieur et particulièrement à certains agents d'autorité qu'il accuse d'intimider les citoyens et de les dissuader de se présenter au nom du parti.