La visite éclair du président François Hollande en Algérie continue de secouer le landerneau politico-médiatique français. Après les remous médiatiques suscités avant, pendant et après ce déplacement «mystérieux» du président socialiste chez le président algérien Abdelaziz Bouteflika, c’est autour du microcosme politique français de donner la réplique. Le parti des Républicains (ex-UMP) vient de soulever officiellement la question devant l’Assemblée nationale française, par la voix du député-maire de Tourcoing (région du Nord), Gérald Darmanin.
Dans une question écrite adressée au ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, Gérald Darmanin, jeune révélation de la scène politique française (député à 29 ans et maire à 31 ans), a demandé des éclaircissements au chef de la diplomatie française sur les tenants et aboutissants de cette visite, exigeant des précisions sur les raisons réelles de ce voyage controversé, les personnalités algériennes ayant été rencontrées par le président socialiste à Alger, en dehors de la visite rendue au chef de l’Etat algérien Abdelaziz Bouteflika, dans sa résidence médicalisée à Zéralda, à côté d'Alger.
Autre demande formulée par le député républicain, le dévoilement des résultats, si tant est qu’il y en ait, du déplacement du chef de l’Etat français en Algérie, en dehors de la «coopération sécuritaire» évoquée par l’entourage de François Hollande.
Cette initiative du député républicain a relancé, côté Algérie, la polémique autour de cette visite vue d’un œil suspicieux par l’intelligentsia algérienne qui craint que le président français ne veuille apporter son soutien à un pouvoir algérien qui continue d’ignorer la question des Droits de l’Homme, de s’opposer à la liberté d’expression et de refuser l’alternance politique au pouvoir.
Le motif de cette visite ne saurait véritablement se réduire à sa stricte dimension "sécuritaire", d’autant plus que l’Algérie a réussi le plus retentissant fiasco de l'histoire des ratages en matière de lutte antiterroriste, in situ comme à ses frontières poreuses, pour ne pas parler de son entourage ambiant infesté par les groupes jihadistes.
«La visite du président Hollande intervient alors que l’Algérie est secouée par une violente tempête politique marquée par la lutte sans merci que se livrent des rivaux au sein même du clan présidentiel», observe le quotidien algérien Achorouk, évoquant la possibilité que la France interfère dans la guerre de succession au président Abdelaziz Bouteflika, qui souffre depuis 2013 d’un AVC qui l’a complètement immobilisé.