"Nous avons décidé de boycotter vendredi la séance mensuelle consacrée aux réponses du chef du gouvernement. Nous ne pouvons plus tolérer, l’attitude du chef du gouvernement et de sa majorité à notre égard", a déclaré Abdelatif Ouahbi lors d’une conférence de presse organisée ce matin à Rabat. Ce dernier a accusé Abdelilah Benkirane d’avoir créer une "seconde crise politique, celle du Parlement".
Le statut juridique de la Chambre des députés ne réglemente pas textuellement la durée de parole dans ce cas de figure mais privilégie la solution consensuelle qui permet d’accorder le temps d’intervention du chef du gouvernement conformément à la disposition qui règlemente la répartition pour composer le bureau parlementaire.
Le PAM et les autres partis d’opposition réclament une parité égale de 50% pour chacun des deux camps, mais Benkirane et ses alliés ne les entendent pas de cette oreille.
Lors de cette rencontre avec les médias, Ouahbi a traité le chef du gouvernement de tous les maux. "Ses discours au Parlement et ailleurs sont populistes, absurdes et de très mauvais goûts", a martelé le chef du groupe parlementaire du PAM. "Il trouve toujours le plaisir d’évoquer les Tamassih et Aâfarit (crocodiles et diables ndlr.). Dans d’autres circonstances, il parle de couple de vieux mariés (ndlr autre récente allusion de Benkirane au PAM)", poursuit Ouahbi. Parfois "il nous accuse aussi d’être derrière les services (de police). Trop, c’est trop, le chef du gouvernement nous a humiliés", a déclaré le leader du groupe parlementaire du PAM. C’est ce qui expliquerait donc la grande grogne du parti du tracteur envers le chef du gouvernement et la décision de boycottage, estime les observateurs.
A une question du Le360 portant sur le fait que la "politique de la chaise vide" pourrait faire le jeu du PJD et ne saurait être comprise par ceux qui ont voté pour le PAM, Abdellatif Ouahbi a répondu que les partis de l’opposition "ont épuisé tous les recours au Parlement pour obtenir la parité sur le droit d’intervention. Que voulez vous que le PAM fasse d’autre, on a déjà écrit" a-t-il conclu.