Le déroulement de l'Aïd El-Kébir, qui sera célébré dans moins de deux mois, est déjà au cœur des interrogations. En effet, lors d’une rencontre entre le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani et les partis politiques non représentés au parlement, le Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste (PADS) a proposé au gouvernement d’annuler la célébration de la fête.
Selon l’hebdomadaire arabophone Al Ayyam, qui rapporte l’information dans sa dernière livraison, la proposition du PADS a été expliquée par le fait que «les Marocains, dans leur grande majorité, n’ont pas les moyens d’acquérir le mouton de l’Aïd El-Kébir. Et ceux qui en ont la capacité financière feraient mieux de verser le prix d’achat de la bête au Fonds spécial consacré à la lutte contre le coronavirus».
Cette proposition du PADS, poursuit l’hebdomadaire, est restée sans réponse de la part du chef du gouvernement car la question relève des compétences du roi, Amir al Mouminine (commandeur des croyants). Cette proposition est intervenue alors que les autorités compétentes ont déjà lancé les préparatifs pour le rituel.
L’annonce a été faite par le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime et du développement rural, Aziz Akhannouch, lors d’une séance de questions orales à la chambre des représentants. «La pandémie ne nous a pas empêchés de célébrer l’Aïd al-Fitr, mais la célébration de l’Aïd al El Kébir revêt une particularité chez les Marocains et exige des défis logistiques».
Et d’ajouter que son département collabore avec le ministère de l’Intérieur pour mettre en place les mesures nécessaires afin d’organiser les activités des souks et les déplacements occasionnés par ce rituel. D’ailleurs, l’Office national marocain de la sécurité sanitaire des aliments (ONSSA) a sélectionné et vacciné plus de 2,6 millions de moutons à vendre pour l’édition de l’Aïd al El Kébir 2020.
Enfin, rappelle l’hebdomadaire, la célébration de l'Aïd El-Kébir a déjà été annulée trois fois sous le règne de feu le roi Hassan II. En 1963, à cause de «La guerre des sables» et lors des périodes de sécheresse de 1981 et de 1996.
