Ce n’est pas tous les jours que le très discret ministre des Habous et des Affaires islamiques donne des interviews. Ahmed Taoufiq est sorti de son silence religieux pour accorder un entretien exclusif à Al Ahdath Al Maghribiya, à paraître de ce jeudi 23 mai.
Dans cet entretien, Taoufiq met les points sur les "i ". Le ministre apporte des éclaircissements, notamment sur la récente fatwa relative à l'apostasie. Au sujet de cette question, le ministre affirme que les réactions déclenchées par cette fatwa n'ont fait que dévoiler la volonté de certains de mettre le Conseil des oulémas dans la case des obscurantistes.Le ministre a tenu à préciser les raisons de cette fatwa qui, selon lui, n'est qu'une réponse aux clarifications demandées précédemment par le ministère de la Justice et les institutions des droits de l'homme.
Des tensions...
Concernant le discours "takfiriste" dont font l’objet des intellectuels en ce moment, Taoufiq a tenu à préciser que l'islam est une religion qui prône la paix et non la violence. Selon lui, ces tensions, qu'il juge extrémistes de parts et d'autres, ne doivent pas empiéter sur le respect existant entre les Marocains.A la question de savoir si le climat actuel ressemble à celui de l’avant 16 mai 2003, Taoufiq a répondu par la négative en affirmant que la majorité des Marocains a condamné ces actes terroristes et que le Maroc a entamé de grandes réformes.La sortie de Taoufiq sur les colonnes d’un journal qui se veut progressiste est en soi un événement. Faut-il rappeler que l’un des rédacteurs en chef de Al Ahdath Al Maghribiya a fait l'objet d’une fatwa qui a fait couler beaucoup d’encre. Le message à décoder est clair : il n'y a pas de place à l'extrémisme religieux au Maroc.
