"Aujourd’hui est une journée historique pour les Nations-Unies. Ce jour où nous endossons le tout premier document des Nations-Unies traitant de la question de la migration dans tous ses aspects, restera gravé, non seulement dans les annales de l’ONU, mais également et surtout, dans les mémoires des 244 millions de migrants partout dans le monde", a souligné M. Hilale devant les représentants des Etats membres de l’Assemblée générale.
"Nous avons démontré au monde entier que les Nations-Unies sont capables de se mettre d’accord sur un sujet qui a toujours fait l’objet de profondes divergences (…) et prouvé qu’avec la volonté politique et l’ouverture d’esprit, le multilatéralisme peut résoudre les problèmes les plus délicats", a dit le diplomate marocain.
Ainsi pour M. Hilale, maintenant que ce processus est achevé, "nous devons nous tourner vers l’avenir pour consolider cet acquis". Pour ce faire, trois points s’imposent, à savoir la préservation, la promotion et la préparation, a-t-il expliqué.
"Tout d’abord, nous devons préserver le texte du Pacte jusqu’à son adoption en décembre prochain à Marrakech. Aujourd’hui, nous avons scellé le texte du Pacte et nous devons, à tout prix, le garder tel qu’il est. Le Pacte ne devra pas être victime des divergences, ni des problèmes politiques internes au niveau national", a plaidé l’ambassadeur marocain.
Deuxièmement, a-t-il poursuivi, "nous sommes tous appelés à promouvoir ce Pacte dans nos pays respectifs. Il est de notre devoir collectif et individuel de garantir la pleine adhésion de nos autorités nationales et de tous les acteurs concernés, notamment la société civile et les migrants eux-mêmes".
Enfin, "nous devons nous préparer pour le lendemain de l’adoption du Pacte. Il n’y a pas de temps à perdre. Nous devons commencer à réfléchir sur les voies et moyens de mettre en œuvre, de manière efficace, les dispositions du Pacte", a-t-il encore souligné.
M. Hilale a également plaidé pour que les Etats, ainsi que les autres acteurs, accordent leurs violons et prennent les mesures nécessaires pour que la mise en œuvre du Pacte commence juste après son l’adoption à Marrakech en décembre.
La conférence de Marrakech "n’a jamais été une fin en soi. Bien au contraire, elle sera le début d’un processus qui permettra à la migration de devenir plus sûre, plus ordonnée et plus régulière", a conclu l’ambassadeur marocain.
Le Pacte mondiale sur la migration vise à ce que les migrants, qu'ils recherchent une vie meilleure ou fuient la violence et la pauvreté, puissent le faire de manière sûre, prévisible et ordonnée.
Le texte du Pacte part ainsi du postulat qu’aucun pays ne peut faire face seul à la migration, et met en avant la nécessité d’une "approche globale pour optimiser les avantages de la migration".
Les rounds de négociations autour de ces engagements se sont tenus à raison d’un round par mois, depuis février dernier à New York, et ont été présidés par les co-facilitateurs des négociations, à savoir les ambassadeurs Représentants permanant du Mexique et de la Suisse à l’ONU.
L’initiative de négocier ce pacte remonte essentiellement à la crise migratoire en Europe en 2015 et à la Déclaration de New York sur les réfugiés et migrants du 19 septembre 2016.
Le texte souligne ainsi que la migration a toujours fait partie de l'expérience humaine à travers l'histoire, appelant les Etats membres à reconnaître qu'elle peut être une source de prospérité, d'innovation et de développement durable dans notre monde globalisé.
Ce Pacte constitue "un pas sans précédent" pour renforcer la coopération internationale sur la question migratoire, avait affirmé jeudi le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Ce document a un "immense potentiel pour aider le monde à exploiter les avantages des migrations régulières tout en évitant les mouvements irréguliers qui mettent les gens en danger", a souligné M. Guterres lors d’une conférence de presse.
Pour le chef de l’ONU, les migrants sont un "moteur remarquable de croissance", en cens qu’ils comptent pour plus de 250 millions de personnes dans le monde, représentent 3% de la population mondiale, et contribuent pour 10% au produit intérieur brut mondial.