Nombre d'observateurs s’interrogent sur les raisons du retard de la constitution du nouveau gouvernement, alors que le pays doit redoubler d’efforts pour réformer et dynamiser l’économie. De leur côté, les proches de Benkirane promettent, eux, un nouvel Exécutif en septembre. "Un accord entre Benkirane et le patron du RNI, Salaheddine Mezouar, est prévu au courant de cette semaine. Reste à résoudre des questions en suspens liées à l’élaboration d’une charte gouvernementale, à l’architecture du cabinet et à l’attribution des postes", confie à Le360 un ministre PJDiste sous le couvert de l’anonymat. "Il n’y a pas de différend, c’est simplement une question de conjoncture à un moment où le calendrier et l’agenda ont été chargés. Il y a eu des visites de chefs d’Etat au Maroc, le mois de ramadan et ensuite les vacances", explique-t-on de même source.
L'opposition monte au créneau
Mais le Parti authenticité et modernité (PAM) s’indigne du retard pris pour la formation d’une nouvelle coalition par Abdelilah Benkirane. Le pays tout entier est suspendu à ce retard alors qu’il fait face à d’énormes défis qu’il doit relever. "Cela fait trois mois ! Ce n’est pas sérieux. Soit c’est de l’inconscience, soit c’est de l’amateurisme", a déclaré à Le360 Fatiha El-Ayadi, députée du PAM. "Les rapports les plus alarmants tombent les uns après les autres et on est dans l'optique de gagner le temps. Le chef du gouvernement, peu prolixe, s’est enfermé dans un mutisme que personne ne comprend", a-t-elle ajouté. La députée estime que l’Etat "a besoin que les choses bougent". Et de s'interroger, interloquée : "Comment un gouvernement peut rester dans cet état pendant trois mois, sachant que la situation économique et sociale est alarmante ?"
