Actualité oblige, Mohamed El Ouafa fait la Une de toute la presse quotidienne de ce vendredi 12 juillet. Il faut dire que le ministre de l'Education nationale a créé l'événement en refusant de se soumettre à la décision de son parti et de remettre sa démission au chef du gouvernement, à l’instar des cinq autres ministres istiqlaliens. L'acte de El Ouafa est décortiqué en long et en large sur les colonnes de la presse arabophone. La réaction de l'état-major de l'Istiqlal ne s'est pas faite attendre. "Chabat vire El Ouafa du parti", titre le quotidien arabophone Assabah, "Chabat suspend El Ouafa et le convoque en commission disciplinaire en attendant de le virer du parti", affirme Al Massae, "El Ouafa ose désobéir à son parti", appuie Bayane El Yaoum…
La presse arabophone n'y va pas de main morte. Al Massae, très critique, cite un membre du comité exécutif du parti de la balance : "S'il n'est pas à son aise à l'Istiqlal, il devrait démissionner et intégrer le PJD. Sa réaction nuit à la politique (...)". Akhbar El Yaoum affirme avoir interrogé le chef du gouvernement sur le cas El Ouafa. A la question de savoir ce dernier siégera au nouveau gouvernement, Abdelilah Benkirane aurait déclaré que le ministre de l'Education nationale "n'était pas concerné".
Les quotidiens francophones ont fait, quant à eux, du cas El Ouafa un non-événement. L'Economiste s’intéresse davantage au devenir de la Chambre des représentants et aborde les différentes alliances possibles. El Ouafa a été à peine mentionné dans un encadré intitulé "conseil disciplinaire de l'Istiqlal". Le porte-parole de l’Istiqlal, L'Opinion, a relayé le communiqué du comité exécutif du parti.
L'Istiqlal dans l'embarras
C’est donc plus la configuration du prochain gouvernement qui interpelle la presse francophone. L'hebdomadaire La Vie Eco s'interroge : "A quoi ressemblera Benkirane II ?". Le Soir échos donne la parole à Abdelali Hamiedddine, membre du secrétariat général du PJD, qui souligne que "le RNI est un candidat sérieux pour remplacer l'Istiqlal au gouvernement". Le Reporter, pour sa part, rajoute que "trouver un allié sûr pour former une nouvelle majorité n’est pas chose aisée", surtout comme le souligne l’hebdomadaire, les options ne sont pas multiples : "le chef de l’Exécutif n’a pas le choix, avec seulement le RNI et l’UC au portillon".
Une chose est sûre : justifié ou pas, l'acte de El Ouafa met son parti dans l'embarras et donne aux adversaires de l'Istiqlal l'opportunité de remettre en question le bien fondé de son retrait de l'Exécutif, à commencer par le PJD, chef de file du gouvernement. Aujourd'hui, l'Istiqlal tente de minimiser l'impact de l'affaire El Ouafa. Ce dernier ne semble pas être déstabilisé par le risque d'être suspendu de son parti. Pour aller jusqu'au bout de sa démarche, El Ouafa est censé s'expliquer sur sa décision. Une décision qui ne reflète pas une bonne image de l'exercice politique auprès de l'opinion publique.