Les offres de médiation que le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, distribue à tout bout de champ ne seraient pas dues qu’à la seule rivalité avec le voisin marocain. C’est ce qui ressort d’une recommandation faite, via son dernier bulletin d’information, par l’Armée de libération nationale (ALN), appelant la diplomatie à redoubler d’efforts afin d’apaiser les foyers de tension s’exacerbant aux frontières algériennes longues de 6.343 km!
Ironie de la géographie, les “Robocops” surarmés de l’ALN doivent -excusez du peu- parcourir 1.376 kilomètres pour contrôler juste la frontière commune de leur pays avec le Mali ! D'aucuns diraient que l’ALN n’a pas besoin de faire du “footing” pour sillonner cette frontière, les radars de surveillance électronique sont suffisants pour détecter les mouvements suspects en provenance du voisin du sud. Soit! Mais que pourront bien faire ces radars face à une région devenue le QG de terroristes de tous bords : Ansar Eddine de Lyad Ag Ghali, Mouvement unicité et jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao, de Hamada Ould Mohamed Kheïrou), Les Signataires par le sang (devenus Al Mourabitoune, de Mokhtar Belmokhtar) … ?
Les radars de détection ont-ils d'aileurs pu empêcher Mokhtar Belmohtar, alias «Al Aâwar», de s’infiltrer en Algérie, en 2013, - en pleine opération Serval, pour déloger les terroristes dits Ansar Eddine-, et effectuer, sur le site gazier In Amenas, dans le sud du pays, l’une des prises d’otages les plus sanglantes de l’histoire de la région?
Cette prise d’otages, qui a valu à l’Algérie une tempête de critiques de la part de la communauté internationale, avait mis en évidence l’échec indéniable de l’ALN à contrôler ne serait-ce que sa seule frontière commune avec le Mali. Que dire encore de celle que l’Algérie possède avec la Libye (982 km), la Tunisie (965 km), le Niger (956 km) et, last but not least, le Niger (956 km)? Pas besoin d’égrener, ici, les menaces que font planer sur l’Algérie les terroristes d’Ansar Charia du mont Chaânbi en Tunisie, l’antenne libyenne du présumé «Etat islamique», le Mouvement unicité et jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao, Niger), les réseaux internationaux de trafic d’armes et de drogue latino-américains s’activant à la frontière mauritano-algérienne…
Mais au delà, il ne faudrait pas non plus oublier la frontière ouest de l’Algérie avec le Maroc et cette conversion très dangereuse du Polisario, son produit pur jus, dans l’activité terroriste et le trafic de toutes sortes. Remarquez que l'Algérie est cernée de toutes parts. Entretenant des relations plus que tendues avec ses voisins, ses "offres de médiation" ont peu de chances d'aboutir. Pour le plus grand malheur d'une ALN déjà au bout du rouleau ...