Le Haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, s’en est pris en des termes violents à des ministres et des hauts responsables de l’Administration. Leur tort est d’avoir refusé de partager des données et des informations dont ils disposent et les résultats des études qu’ils réalisent avec le HCP. «C’est un comportement absolument inadmissible, venant des responsables du gouvernement et de l’Administration», a notamment soutenu le Haut commissaire au Plan, cité par le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 2 décembre.
Entre autres hauts responsables et membres du gouvernement ciblés par cette sortie de l’ancien ministre socialiste de l’économie sociale, l’actuel titulaire du département du Commerce et de l’industrie, Moulay Hafid Elalamy. Ce dernier aurait refusé de communiquer au HCP les résultats d’une étude que ses services ont réalisée. Laquelle étude, précise Ahmed Lahlimi, a été, au demeurant, menée selon les normes et les standards du HCP.
Partant de là, le Haut commissaire a mis en garde les membres du gouvernement et les responsables des institutions publiques contre toute velléité d’occulter des données, des informations ou des statistiques au HCP. Ce serait agir contre la volonté royale. Le souverain ayant, en effet, lors d’un discours prononcé en 2010, appelé tous les ministères, établissements publics et semi-publics et organisations professionnelles, à mettre à la disposition du HCP toutes les informations dont ils disposent.
Le souverain, rappelle Lahlimi, a de même appelé ces différents organismes à communiquer au HCP, de manière régulière et systématique, les statistiques et les comptes nationaux, afin qu’il puisse mener sa mission sans problème. Le HCP, rappelle son responsable, travaille, par ailleurs, selon les standards nationaux et internationaux, contrairement à ce que certains prétendent.
En outre, le Haut commissaire, qui présentait le budget sectoriel du HCP devant les conseillers parlementaires dans le cadre du débat du PLF 2020, affirme qu’il planche dès à présent sur le prochain recensement général qui interviendra en 2024 et sera bien plus précis que les précédents. Et pour cause, pour la première fois, le HCP s’appuiera sur les images et autres données fournies par les deux satellites marocains, Mohammed VI A et B. Les deux satellites, rappelle le quotidien, ont déjà couvert plus de 250.000 km2 et fourni des données ayant permis de réaliser pas moins de 370 cartes thématiques pour cette seule année 2019.
Revenant au HCP, Lahlimi soutient que cette institution fournit des prévisions réalistes basées sur des données précises et exactes. Et ce, contrairement aux prévisions livrées par la Banque Mondiale, le FMI et même Bank Al-Maghrib et le ministère des Finances qui seraient, elles, approximatives parce qu’établies sur la base de données qui ne sont pas régulièrement actualisées.