Les deux conseillers communaux du PJD de l’arrondissement de Hassan, à Rabat, Mohamed Idbaraka et Khalid Benaboud, ont présenté leur démission définitive du parti. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 6 janvier, que les deux élus se sont plaints de l’injustice qui sévit au sein de la direction provinciale du parti. Dans leur lettre de démission, ils dénoncent «l’exclusion des militants du parti de cet arrondissement de la candidature aux élections de 2015 et la présence, dans la liste électorale, de candidats venant d’ailleurs». Le choix, poursuivent-ils, de confier la présidence de la commune de Hassan à une militante du parti au lieu de la confier à des compétences locales s’est soldé par un échec.
La preuve, affirment-ils: ce choix n’a pas permis de réaliser la complémentarité et la coordination nécessaires entre les conseillers et la présidente. Encore faut-il rappeler, précisent les mêmes intervenants, que la direction du parti a ignoré le différend qui avait opposé la présidente à l’un de ses adjoints. Ce dernier, qui a vu sa plainte classée sans suite, a fini par démissionner, lui aussi, du parti.
Les deux élus, qui déclarent avoir cumulé 25 ans de militantisme au sein du parti, évoquent également le rapport de la Cour des comptes sur la gestion de l’arrondissement de Hassan. Et ils ne mâchent pas leurs mots, rapporte le quotidien Assabah: «La réaction du parti face au rapport de la Cour des comptes n’était aucunement justifiée. Aucune décision n’a été prise envers les élus concernés par son contenu et les remarques faites sur la gestion de l’arrondissement». Et les deux ex-vice présidents d’accuser la direction du PJD d’avoir transformé l’arrondissement de Hassan en «rat de laboratoire» lors des précédentes élections. Une expérimentation, affirment-ils, qui s’est traduite par les choix imposés aux militants de l’arrondissement, notamment la nomination d’une femme à la tête du Conseil, justifiée par le respect du principe de parité.
Les deux conseillers démissionnaires imputent l’échec de la gestion de cet arrondissement aux choix de la direction du parti, aussi bien au niveau provincial que national. Selon certaines sources de l’intérieur du Conseil de l’arrondissement, on note une sorte de rébellion des conseillers du parti contre la présidente, ce qui pourrait lui faire perdre la majorité dont elle dispose. D’ailleurs, la présidente de la commune n’a pas pu convaincre les conseillers de son parti de réunir le quorum pour tenir la session qui devait avoir lieu mardi dernier.