La presse algérienne dénonce la candidature de Bouteflika

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Une première mondiale ! Un candidat se présente à l'élection présidentielle sans l'annoncer lui-même. La presse algérienne ironise tout en critiquant sévèrement la candidature de Bouteflika.

Le 24/02/2014 à 08h39

La candidature officielle de Bouteflika à l'élection présidentielle fait l'objet de plusieurs commentaires sur les colonnes de la presse algérienne. Les journaux ont ironisé en observant, ce dimanche, que c'est "la première fois" qu'un candidat à la présidentielle est annoncé sans qu'il le dise lui-même à ses électeurs. "Une candidature de trop pour un 4e mandat peut-être de chaos. Il (Bouteflika) est malade. Il ne peut pas parler ou se tenir debout", selon une revue de presse relayée par une radio maghrébine depuis Alger. A l'image de TSA, les sites d’information algériens ont également critiqué la candidature de Bouteflika. "Cette candidature est une première, car si c’est la quatrième fois qu’Abdelaziz Boutelfika est candidat, c’est la première fois qu’il ne le dit pas lui-même", lit-on sur TSA.

Ces journaux sont unanimes pour qualifier "d'inquiétant" l'état de santé de Bouteflika après son hospitalisation, l'été dernier, au Val-de-Grâce à Paris où le chef d'Etat avait paru sur des photos affaibli par la maladie. Sous le titre "Quatrième mandat, il a osé", le quotidien El Watan a employé le ton le plus virulent à ce sujet écrivant que Bouteflika "a fait le choix de maintenir le pays dans un périlleux blocage historique (....). A l’image d’un système politique invalide, c’est un président malade qui brigue un quatrième mandat".

Le Quotidien d’Oran évoque un quatrième mandat en "pilotage automatique". L’éditorialiste du journal estime que la "stabilité dont le Premier ministre parle tant n’est en fait que de l’immobilité". "En quinze ans, le pays n’a pas avancé, n’a pas reculé, il s’est assis et a pris des médicaments gratuits", note la publication. La presse algérienne dénonce aussi le fait que l'Etat ment au peuple et parle d'une victoire déjà assurée pour "Boutef". "Il n’est pas nécessaire d’espérer une élection régulière et transparente. Faite avec les moyens de l’Etat, la victoire sera incontestable", écrit El Watan.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 24/02/2014 à 08h39