La France reconnaît que l'agression morale dont a été victime le général de corps d'armée Abdelaziz Bennani, admis en soins intensifs à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris est un incident "totalement anormal" pour lequel les autorités françaises "ont ouvert une enquête".La France a également indiqué que le chef d'Etat-major du chef de l'Etat François Hollande s'est rendu au chevet du général Bennani. La France a "immédiatement pris la mesure de la vive émotion suscitée par l’incident survenu au Val-de-Grâce", a déclaré vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal, ajoutant qu'il est "totalement anormal qu’une haute personnalité marocaine, qui vient en France pour des traitements médicaux, se voie délivrer des lettres menaçantes".Pour rappel, l’ex-capitaine Mustapha Adib, muni d'un bouquet de fleurs fanées barré de l'inscription "criminel", s’était rendu mercredi à l’hôpital du Val-de-Grâce et a tenté de pénétrer de force dans la chambre du général Bennani. Interrogé sur l'avenir des relations entre la France et le Maroc, le quai d'Orsay estime que "l’objectif des autorités françaises est de reprendre au plus vite le cours normal de notre coopération dans tous les domaines, dans le climat de confiance et de respect mutuel qui caractérise traditionnellement l’amitié franco-marocaine".
A rappeller que l'ambassadeur de France au Maroc, Charles Fries, a été reçu jeudi, à Rabat, par Mohamed Yassine Mansouri, Directeur Général de la direction des études et de la documentation, qui lui a fait part du vif mécontentement du royaume suite à la "lâche agression morale" dont a été victime le général de corps d'Armée Abdelaziz Bennani."Cet acte inadmissible qui vient s'ajouter aux nombreux incidents qui ont émaillé, ces derniers mois, les relations maroco-françaises, risque de compliquer davantage le processus de normalisation des relations bilatérales", selon Rabat.Pour sa part le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane a condamné cet "acte de provocation". Ce grave incident "qui vise une figure des Forces Armées Royales n'est pas isolé et survient à la suite d'actes de provocation ayant visé, à Paris, des hauts responsables sécuritaires et diplomatiques marocains". Et de citer les deux actes précédents de provocation contre le Directeur général de la Direction de la surveillance du territoire (DGST) et le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar."Cette succession d'actes graves, qui traduisent un réel acharnement, interpelle le gouvernement marocain sur les intentions et la volonté des autorités françaises", d'autant plus que l'hôpital d'instruction des armées à Paris "fait l'objet en principe de mesures strictes de sécurité et d'accès", souligne le communiqué du chef du gouverement.