Un communiqué du ministère de l’Intérieur avait accusé certaines parties d’attiser les tensions, à Jerada, en surfant sur les revendications légitimes des populations de cette ancienne cité minière.Aujourd’hui, Abdelouafi Laftit dévoile tout en appelant un chat un chat. Le ministre de l'Intérieur a d'ailleurs exprimé son exaspération, lundi 2 avril, lors de la réunion de la commission de l’Intérieur à la Chambre des représentants, rapporte Assabah dans son édition datée de ce mardi 3 avril. Et d'ajouter que Abdelouafi Laftit a mis de côté les feuillets qu’il avait préparés pour parler en dialecte et accuser ouvertement Al Adl Wal Ihsane, Annahj Addimocrati et l’AMDH de jeter de l’huile sur le feu, à Jerada.
Le ministre a rappelé que tout avait commencé, dans cette ville, par des protestations contre les factures d’eau et d’électricité. Mais, suite à la mort tragique de deux frères dans des «cendrières», les trois parties qu’il a nommées ont poussé les populations à l’affrontement avec les forces de l’ordre et, surtout, à la radicalisation en les encourageant à refuser toute forme de solution proposée par les autorités.
Avec des mots à peine voilés, le ministre de l’Intérieur a accusé la Jamaâ, Annahj et les camarades d’El Hayej et Ryadi de travailler au service d’agendas étrangers, alors même que leurs discours ne convainquent plus grand monde. «L’exploitation horrible des manifestations est un acte immoral pour ceux qui prétendent défendre la loi, les droits et la dignité des citoyens», a affirmé Abdelouafi Laftit, cité par Assabah.
Le ministre de l’Intérieur, lors de cette même réunion, a expliqué que les forces de l’ordre avaient reçu pour consignes de ne pas utiliser de gaz lacrymogène contre les manifestants. Résultat, déclare Abdelouafi Laftit: ce sont les forces de l’ordre qui ont fait les frais des interventions avec un lourd bilan de 280 blessés, dont 6 toujours hospitalisés, et des dégâts causés à 117 véhicules des services de sécurité, en plus de ceux qui ont été incendiés.
«Laftit met en garde ceux qui jouent avec le feu», titre de son côté Al Ahdath Al Maghribiya. «Cela fait 10 ou 15 ans qu’ils n’ont pas dit un mot gentil à l’endroit de l’Etat. Ils ont opté pour un travail de sape et rien qu’un travail de sape», ajoute le journal qui cite le ministre de l’Intérieur.
Abdelouafi Laftit, sur un ton menaçant, a ainsi déclaré que l’Etat userait de tous les moyens pour faire respecter la loi, avec la fermeté qui s’impose pour préserver la sécurité et la stabilité du pays.