Une plaque érigée en 2002 à l'initiative de la France, dans une localité du centre d'Italie, Pontecorvo, à la mémoire des soldats marocains tombés lors de la Seconde Guerre mondiale, a été détruite dans la nuit de samedi à dimanche (23-24 mars courant), dévoile le site d'information italien "Il Punto a Mezzogiorno" (Le Point à Midi).
Pour l'heure, l'identité des responsables de cet acte indigne des sacrifices consentis par les soldats marocains, à l'origine de la victoire retentissante de mai 1944 qui permit la rupture de "la ligne de Gustave" en ouvrant à l'armée française les portes de Rome, demeure inconnue.
Une chose reste toutefois sûre: l'installation de cette plaque au tout début des années 2000 a été contestée notamment par l'extrême-droite italienne, pour ne pas parler des nostalgiques de l'ancien dictateur Mussolini, ancien allié du Führer Adolph Hitler. Le prétexte invoqué par ces derniers serait de présumés "crimes" que les soldats marocains auraient commis sur les populations locales "libérées".
Haro sur les nostalgiques du "Duce"! Prétexte dont la véracité reste à vérifier, mais sur lequel les nostalgiques du "Duce" (le guide, Benito Mussolini) préfèrent se focaliser faisant ainsi l'impasse sur les nombreux faits d'armes de soldats marocains dont la bravoure a forcé le respect, voire l'admiration même des généraux allemands. "En Italie, l'exploit le plus retentissant des soldats marocains a lieu en mai 1944 lors de la bataille du Monte Cassino au cours de laquelle dix mille goumiers pénètrent dans les monts Aurunci, bastion sud de la position allemande de Monte-Cassino, «nettoient» les collines depuis le Garigliano jusqu'au sud de Rome et éliminent en trois semaines de combats certaines des unités allemandes les mieux entraînées", reconnaissent à l'envi les analystes militaires.
Au cours de cet assaut qui provoque la rupture de la ligne Gustave, le général allemand Kesselring écrit le 19 mai 1944: «Les Français et surtout les Marocains ont combattu avec furie et exploité chaque succès en concentrant immédiatement toutes les forces disponibles sur les points qui faiblissaient».
La manœuvre des soldats est considérée à juste titre comme la victoire décisive qui a finalement ouvert la route de Rome aux alliés.