Les militants et les dirigeants de l’Istiqlal, qui traverse une crise financière aiguë après avoir été privé de la subvention de l’État, se trouve aussi confronté à des problèmes d’ordre organisationnels et à des dissensions, depuis l’élection de Nizar Baraka en tant que secrétaire général, ce qui risque de provoquer un autre report du 18e congrès du parti, prévu pour avril ou mai prochains.
Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 24 janvier, différentes sources internes ont toutes confirmé que le parti «accusait un grand retard dans la préparation des congrès régionaux, pour mandater les congressistes», ainsi qu’en ce qui concerne «le débat interne».
Selon ces mêmes interlocuteurs, le parti de l’Istiqlal «est effectivement affecté par une léthargie qui a grandement impacté le climat général à l’intérieur du parti, et a réduit la communication entre la direction et ‘les bases’».
À ces facteurs de blocage, s’ajoute «l’atonie du comité exécutif», écrit Al Ahdath Al Maghribia, «qui n’a tenu que quelques réunions depuis le milieu de l’année précédente», démontrant ainsi que «la crise perdure».
Les dirigeants istiqlaliens, en sus, «ne se sont pas encore mis d’accord sur la formulation unifiée avec laquelle ils aborderont le prochain congrès».
Selon ces mêmes interlocuteurs interrogés par Al Ahdath Al Maghribia, «la promesse du secrétaire général du parti de tenir le congrès au mois d’avril ou en mai 2024 n’est plus possible».
Toutefois, un autre interlocuteur, proche de la direction du parti, a expliqué au quotidien que «la date de la tenue du congrès n’avait pas encore été fixée, pour qu’il soit reporté».
Al Ahdath Al Maghribia a cependant précisé que ce même interlocuteur avait fait cette importante révélation: le secrétaire général du parti, Nizar Baraka, tiendra la semaine prochaine une réunion commune avec les deux groupes parlementaires du parti au Parlement, au cours de laquelle la date du congrès sera officiellement annoncée.
L’Istiqlal n’a pas encore pu organiser son congrès, qui était prévu au cours de l’été 2022, à cause de profondes divergences entre ses dirigeants, à propos d’amendements qui devaient être apportés aux statuts du parti.
Parmi les points de désaccord entre le secrétaire général, Nizar Baraka, et l’influent président du Conseil communal de Laâyoune, Hamdi Ould Errachid, figurent la réduction du nombre des membres du Conseil national, de 1.200 à 500 personnes, et le retrait de l’adhésion à ce Conseil aux parlementaires et aux «inspecteurs du parti».
Ces projets d’amendement ont entraîné tellement de controverses qu’en tout, 53 membres du groupe parlementaire istiqlalien des deux Chambres du Parlement ont publié un communiqué, dans lequel ils considèrent que «la plupart des amendements proposés par le comité exécutif durant son conclave montrent que cette approche n’est pas encadrée par une vision démocratique claire et qu’elle est en contradiction totale avec ‘la philosophie’ de l’article 7 de la Constitution, qui confère aux partis politiques les fonctions de la représentation et de l’encadrement qui sont incarnées par les élus et les cadres du parti».
Al Ahdath Al Maghribia souligne que «des luttes internes et des conflits liés à la gouvernance et au leadership» ont éclaté entre le courant de Hamdi Ould Errachid et celui de Nizar Baraka, bien avant le début des préparatifs au congrès national du parti.
Pis encore, ces désaccords se sont intensifiés entre le courant de Hamdi Ould Errachid, soutenu par certains dirigeants, et les partisans de Nizar Baraka, les fidèles du président du Conseil communal de Laâyoune ayant qualifié d’«échec les tentatives du secrétaire général d’imposer les positions de l’Istiqlal au sein de la coalition gouvernementale; s’ajoute à cela l’insatisfaction des militants concernant la gestion des ministres istiqlaliens des secteurs qu’ils supervisent».
Dans le camp opposé, les partisans de Nizar Baraka accusent quant à eux Hamdi Ould Errachid d’avoir tenté de «faire main basse sur les structures organisationnelles du parti, et de transformer le secrétariat général en un poste symbolique, sous contrôle».