Quelque 5.000 congressistes donneront le ton à l'ouverture du congrès dont le principal enjeu est soit la reconduction, peu probable, de Hamid Chabat ou l'élection pour la première fois de Nizar Baraka, donné vainqueur par les pronostics.
Il aspire avec un programme en 5 points à gouverner ce parti conservateur qui a toujours pesé sur l'échiquier politique du pays depuis l'indépendance. Sauf ces dernières années.
Sur les 5.000 congressistes, seuls 1.200 d'entre eux sont éligibles pour participer samedi au vote en vue de l'élection du nouveau patron de la Balance. Et pour cause, ils avaient été élus comme congressistes par les préfectures et régions de l'Istiqlal.
La force du parti d'Allal El Fassi par rapport aux autres formations politiques se mesure justement à la solidité de ses structures qui couvrent l'ensemble du territoire national. Dailleurs, une part de l'électorat venant des régions est "en faveur" de Baraka. "Le score est difficile à prévoir, la bataille sera serrée, l'électorat n'est pas totalement maîtrisé", a toutefois tempéré un membre fondateur de l'Istiqlal, dans une déclaration à le360. D'autres militants istiqlaliens affirment, eux, que "le vent du changement au sein du parti est plus fort que le souffle de Chabat", devenu bien plus trublion et populiste qu'il n'en faut.
Nizar Baraka, connu pour son sens de la modération, moderniste, cultivé et économiste de talent veut récupérer l'Istiqlal pour lui "redonner ses valeurs et l'engager comme un des acteurs du changement", disent ses proches à quelques heures de l'ouverture de la grand-messe istiqlalienne.
Il faut voir aussi si cette rencontre s'ouvrira vendredi après-midi dans le calme; la tension étant palpable entre les courants pro-Chabat et pro-Baraka. "La division au sein de la famille istiqlalienne a freiné la marche du parti sous l'ère de Chabat et tout le monde aspire à la réconciliation et à l'unité", souligne-t-on. Les partisans des deux clans se sont réunis séparément la veille du congrès de Rabat. L'un sous la présidence de ce qu'on appelle la 3ème voie (Abdelkader El Kihel, Abdellah Bekkali, Adil Benhamza) et le second à Témara regroupant les amis de Hamdi Ould Errachid.
L'autre grand enjeu du congrès est la composition du futur Comité exécutif dont les membres seront élus samedi soir. Et tout est de savoir si le futur secrétaire général aura la main libre pour mieux diriger le parti? Pour l'heure, rien n'est moins sûr.