L’Istiqlal de Hamid Chabat est dans une bien piètre situation. A Fès, jadis l’un de ses fiefs électoraux, la Direction du parti et les élites locales n’arrivent toujours pas à s’entendre sur les noms à mettre en tête des listes des candidatures pour le scrutin du 7 octobre, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 4 juillet.
Selon le quotidien, plusieurs «faucons» de l’Istiqlal, dans cette ville, s’accrochent à leur droit de se présenter en tant que têtes de listes, alors que la direction du parti est incapable de trancher sur la question des candidatures. Contrairement à ses habitudes, le secrétaire général lui-même, d'ailleurs, ne sait toujours pas s’il se présentera dans sa circonscription habituelle, Zouagha-Bensouda, où il disposait d’une base électorale confortable.
Quoi qu'il en soit, affirme le journal qui cite des sources internes du parti, l’Istiqlal est en passe de connaître une grave crise organisationnelle s’il n’arrive pas à trouver un consensus entre tous les prétendants aux têtes de listes. Cette crise risque de déteindre, non seulement sur sa gestion des élections, mais également sur ses performances électorales et sa capacité à tenir tête aux autres formations politiques très ancrées dans la ville, comme le PJD, le RNI ou encore le PAM.
La situation est d’autant plus problématique pour la Direction du parti que ce sont parfois trois ténors locaux qui se disputent la tête de liste des candidatures dans une même circonscription. Contenter l’un d’entre eux revient automatiquement à se mettre les autres sur le dos. Et les conséquences risquent d’être fâcheuses. Le parti en a d’ailleurs déjà fait l’expérience au cours des dernières élections locales et régionales du 4 septembre. Les prétendants déboutés n’ont pas hésité, pour prendre leur revanche, à soutenir les candidats des autres formations, du PJD en l’occurrence. Quant aux démissions des militants, elles sont tout simplement innombrables et constituent, estime le journal, l’une des causes de la dégringolade du parti dans cette ville.
Par ailleurs, l’Istiqlal n’en finit toujours pas de payer les frais de son incapacité à gérer les ambitions de ses élites locales. Il s’est démené pour réorganiser ses structures locales, organiser des manifestations pour sa promotion, enrôler de nouvelles élites et recrues, mettre en place des structures de veille en parallèle à ses instances locales en déliquescence.. Tout un travail qui risque, aujourd’hui, d’être compromis. Ce qui a poussé la vieille garde du parti à suggérer à sa Direction d’«importer des candidats» pour sauver ce qui peut encore l’être.Ces candidats pourraient mettre fin à cette rivalité locale malsaine, tout en redonnant confiance aux électeurs, aux sympathisants et aux militants du parti. C’est dans ce sens qu’il a été suggéré de faire appel à Adil Douiri, ancien ministre et actuel patron de l’Alliance des économistes istiqlaliens, pour se présenter dans l’une des circonscriptions de la ville, Fès-Nord par exemple.
Mais encore faudra-t-il l’en convaincre, ce qui ne sera pas chose facile. A défaut, le parti risque de faire face à de nouvelles défections.