Le ministère de l’Intérieur a déféré cette année devant les juridictions dédiées aux délits financiers 52 présidents de communes, 57 vice-présidents, ainsi que 69 anciens présidents et 124 conseillers communaux. Un rapport ministériel, transmis aux membres de la commission de l’Intérieur à la Chambre des représentants, précise que 137 élus, dont 43 présidents de communes, 49 vice-présidents et 22 anciens présidents, ont fait l’objet de poursuites judiciaires durant l’année 2024.
«Sous l’égide du ministère de Laftit, cette action a atteint un niveau inédit en matière de mise en cause d’élus», rapporte le quotidien Assabah dans son édition du mercredi 5 novembre. La Direction générale des collectivités territoriales (DGCT) assure un suivi rigoureux de ces procédures, lesquelles influent directement sur la situation juridique des intéressés, pouvant conduire jusqu’à leur radiation des listes électorales. À ce titre, la DGCT a examiné 216 demandes de révocation concernant des élus traduits devant les tribunaux administratifs, qui ont déjà rendu des jugements à leur encontre.
Cette dynamique s’inscrit dans un cadre plus large d’accompagnement des gouverneurs des préfectures et provinces pour l’application des décisions de justice relatives à la révocation des membres de conseils communaux suspectés d’infractions. En coordination avec l’Agence judiciaire du Royaume et sur la base d’une instruction récente du ministère de l’Intérieur, la justice a prononcé la dissolution de huit conseils communaux pour cause de mauvaise gestion, faisant notamment suite aux préjudices subis par les services publics locaux en raison de conflits et d’entraves entravant leur administration.
«Parallèlement, 63 membres de conseils communaux, comprenant 20 présidents, 36 vice-présidents et 7 membres siégeant au sein de chambres professionnelles, ont été destitués», relaie Assabah. Le bilan des audits réalisés jusqu’à fin septembre 2025 s’élève à 50 missions, incluant une mission portant sur les opérations financières et comptables des communes, dix menées par les préfectures et provinces, et quatre par les conseils régionaux, sans omettre deux missions dédiées à l’audit de programmes financés par la Banque mondiale.
Enfin, des commissions mixtes, associant l’Inspection générale de l’administration territoriale et l’Inspection générale des finances, ont examiné les aspects liés à la gouvernance, à la gestion et à l’exécution des opérations financières et comptables, que ce soit au niveau des régions, des préfectures ou des provinces.








